Le Parlement européen s'est prononcé mardi pour le durcissement des règles concernant les rejets de méthane issus des puits d'hydrocarbures, en musclant les obligations de surveillance et de réparation et en ciblant également les importations énergétiques de l'Union européenne.
Le texte adopté par les eurodéputés en séance plénière, qui fera désormais l'objet de négociations avec les États membres, enjoint également à la Commission européenne de fixer d'ici 2025 un "objectif contraignant" de réduction des émissions de méthane de l'UE à horizon 2030 dans le secteur de l'énergie.
L'UE s'était engagée lors de la COP26 de Glasgow en 2021 à réduire de 30% d'ici 2030 (par rapport à 2020) ses émissions de méthane, gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant environ 80 fois supérieur au CO2 sur vingt ans. Mais aucun objectif contraignant n'avait ensuite été détaillé dans la proposition de la Commission pour limiter les rejets liés à l'extraction des énergies fossiles.
Les eurodéputés ont voté pour renforcer la fréquence des contrôles et surtout pour abaisser drastiquement les seuils à partir desquels des fuites doivent être détectées et colmatées des règles bien plus strictes que celles proposées par la Commission et avalisées par les États membres fin décembre.
Le Parlement approuve par ailleurs l'interdiction, sauf pour raisons de sécurité, du torchage de routine, une pratique courante consistant à brûler le gaz au sortir d'un puits ou d'une mine pour des raisons logistiques ou économique, ce qui libère d'énormes quantités de méthane dans l'atmosphère.
D'autres textes européens en discussion visent à restreindre les émissions dans l'agriculture et l'industrie.