Médias et conflit israélo-palestinien: une couverture partiale

16:435/10/2024, samedi
MAJ: 5/10/2024, samedi
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Un manifestant tient un drapeau de l'association Union Juive Française Pour La Paix (UJFP) lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens et de demande de cessez-le-feu place de la Nation, à Paris, le 8 septembre 2024.
Crédit Photo : Thomas SAMSON / AFP
Un manifestant tient un drapeau de l'association Union Juive Française Pour La Paix (UJFP) lors d'un rassemblement de soutien aux Palestiniens et de demande de cessez-le-feu place de la Nation, à Paris, le 8 septembre 2024.

Dans cette troisième partie de son entretien, Richard Wagman, président d'honneur de l'Union juive française pour la paix (UJFP), a exprimé son indignation face à la manière dont les médias internationaux couvrent le conflit israélo-palestinien.

Il a dénoncé une couverture profondément partiale, qui met l'accent sur les pertes israéliennes tout en minimisant les souffrances infligées aux Palestiniens par les bombardements israéliens à Gaza.


"Le traitement médiatique du conflit est clairement biaisé. À chaque fois qu'un civil israélien est tué, cela fait la une des journaux. Mais quand des milliers de Palestiniens meurent sous les bombes, cela devient une simple statistique"
, a déploré Wagman. Il critique cette manière de traiter l'information, expliquant que ce déséquilibre contribue à fausser la perception du conflit dans l'opinion publique internationale, en renforçant l'idée qu'Israël agit toujours en légitime défense, même dans des situations où il y a une asymétrie évidente dans l'usage de la force.

Un manque de contexte historique


L'un des reproches majeurs de Wagman à l'égard des médias occidentaux est leur manque de mise en perspective historique. Selon lui, les reportages ignorent trop souvent les décennies d'occupation, de blocus et de colonisation qui pèsent sur la population palestinienne.


On parle des attaques du Hamas comme si elles étaient sorties de nulle part, mais on n'explique jamais que ces actions sont le résultat direct de décennies d'oppression israélienne.

Wagman insiste sur le fait que le contexte est crucial pour comprendre les dynamiques du conflit. Sans une analyse approfondie des racines de la crise – l'occupation israélienne en Cisjordanie, le blocus de Gaza, et la politique de colonisation – il est impossible de saisir pleinement les raisons de l'escalade de la violence. Cette absence de contexte renforce, selon lui, une vision simpliste du conflit, dans laquelle Israël est perçu comme la victime et les Palestiniens comme les agresseurs.


La légitimité de la résistance palestinienne occultée


Wagman rappelle que la
"résistance"
palestinienne contre l'occupation israélienne est
"légitime"
, mais cette légitimité est largement occultée dans les médias occidentaux.
"Le droit des Palestiniens à résister à l'occupation militaire est un principe fondamental, mais il est souvent ignoré ou marginalisé dans la couverture médiatique"
, affirme-t-il.

Toutefois, Wagman reste ferme dans sa condamnation des
"crimes de guerre"
commis par le Hamas contre les civils israéliens lors des attaques transfrontalières. Il réitère que tuer des civils, que ce soit en Israël ou en Palestine, est inacceptable et doit être considéré comme un crime de guerre :
"Les combattants palestiniens ont le droit de résister à l'occupation, mais les attaques contre des civils israéliens ne peuvent jamais être justifiées"
, a-t-il déclaré.

La responsabilité de Netanyahu et l'impact médiatique


Wagman lie également le traitement médiatique biaisé à la politique israélienne, en particulier sous le gouvernement de Benyamin Netanyahu. Il estime que le premier ministre israélien exploite la situation pour ses propres intérêts politiques, notamment pour éviter des poursuites judiciaires pour corruption :


Netanyahu entretient la guerre pour maintenir son pouvoir, et les médias internationaux ne font que renforcer cette position en présentant une version déséquilibrée du conflit.

Selon Wagman, les récits médiatiques biaisés influencent directement la politique internationale en faveur d'Israël, en dissimulant les actions illégales de ce dernier et en ne montrant que les attaques du Hamas sans le contexte de l'occupation.
"Tant que la vérité ne sera pas pleinement exposée et que les récits seront aussi partiels, il sera difficile de mobiliser l'opinion publique en faveur d'une paix juste et durable"
, a-t-il averti.

Un obstacle à la paix


Pour Wagman, ce traitement médiatique inégal ne fait qu'exacerber le conflit en légitimant les actions israéliennes tout en marginalisant les voix qui plaident pour une solution juste. Il appelle à une plus grande transparence et à une analyse plus équilibrée des faits sur le terrain. Il conclut en insistant sur le fait que tant que les récits biaisés continueront de dominer la couverture médiatique, il sera impossible de parvenir à une paix véritable :
"La paix ne pourra être obtenue que lorsque le monde comprendra pleinement la réalité de l'occupation israélienne et des souffrances palestiniennes"
, a-t-il conclu.

Pour rappel, les bombardements israéliens se poursuivent depuis plus de 11 mois dans la bande de Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023. Plus de 42.500 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus 95.000 autres blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.


Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.


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