Les parlementaires sud-coréens destituent le président par intérim

09:4028/12/2024, Cumartesi
AA
 Le ministre sud-coréen des finances et nouveau président par intérim, Choi Sang-mok, préside une réunion du Conseil de sécurité nationale au complexe gouvernemental de Séoul, le 27 décembre 2024, après l'adoption par l'Assemblée nationale de la motion de destitution du Premier ministre Han Duck-soo. Le nouveau président par intérim de la Corée du Sud, le ministre des finances Choi Sang-mok, a promis le 27 décembre de surmonter les troubles politiques qui ont saisi le pays depuis l'imposition éphémère de la loi martiale au début du mois.
Crédit Photo : YONHAP / AFP
Le ministre sud-coréen des finances et nouveau président par intérim, Choi Sang-mok, préside une réunion du Conseil de sécurité nationale au complexe gouvernemental de Séoul, le 27 décembre 2024, après l'adoption par l'Assemblée nationale de la motion de destitution du Premier ministre Han Duck-soo. Le nouveau président par intérim de la Corée du Sud, le ministre des finances Choi Sang-mok, a promis le 27 décembre de surmonter les troubles politiques qui ont saisi le pays depuis l'imposition éphémère de la loi martiale au début du mois.

Les législateurs sud-coréens ont adopté, vendredi, une motion de destitution contre le président par intérim Han Duck-soo.

Le vote a eu lieu après que le président de l'Assemblée, Woo Won-shik, a précisé qu'une simple majorité de 151 voix était nécessaire pour destituer Han, qui occupe également le poste de Premier ministre.


Presque tous les 192 membres du bloc d'opposition, dirigé par le Parti démocratique, ont voté en faveur de la motion de destitution, rapporte l'agence de presse Yonhap basée à Séoul.


C'est la première fois dans l'histoire de la Corée du Sud qu'un président par intérim est destitué.

Han assurait la fonction de président par intérim depuis la destitution du président Yoon Suk Yeol, le 14 décembre, suite à son échec à imposer la loi martiale.


Le Parti du Pouvoir Populaire de Yoon avait exigé que le président de l'Assemblée prenne en compte un quorum de 200 voix, sur un total de 300 législateurs, pour destituer Han, étant donné qu'il occupait la fonction de
"président par intérim".

Cette demande a été rejetée par le président de l'Assemblée.


La motion de destitution contre Han a été déposée après qu'il a refusé de nommer trois juges à la Cour constitutionnelle.

Depuis la destitution de Han, Choi Sang-Mok, actuellement vice-premier ministre et ministre de la Stratégie et des Finances, prendra ses fonctions de Premier ministre et de président par intérim.


Par ailleurs, l'ex-ministre de la Défense Kim Yong-Hyun, actuellement en détention pour des accusations de sédition et pour son rôle dans l'échec de la tentative de loi martiale, a été formellement inculpé par les procureurs vendredi.

Il est le premier responsable de l'administration Yoon à être inculpé pour abus de pouvoir et pour son rôle
"intégral"
dans la préparation du 3 décembre, lorsque Yoon avait annoncé la loi martiale.

Première audience devant la Cour constitutionnelle


Le vote pour destituer Han a eu lieu après que la Cour constitutionnelle sud-coréenne a tenu vendredi matin la première audience préparatoire sur la validité de la destitution de Yoon par le Parlement, concernant sa tentative de loi martiale de courte durée.


Les avocats de Yoon, Bae Bo-yoon, Yun Gap-geun et Bae Jin-han, se sont présentés devant la plus haute juridiction du pays.


La cour entendra à nouveau les deux parties le 3 janvier.


Pour rappel, les législateurs ont voté pour destituer Yoon, 63 ans, le 14 décembre, en raison de son échec à imposer la loi martiale dans le pays.


Il fait face à des accusations de trahison et de sédition, entre autres.


Des représentants du Parlement se sont également présentés devant la Cour et ont demandé la comparution de 15 témoins dans cette affaire.


Les députés sont représentés par l'ex-juge de la Cour constitutionnelle Kim Yi-su et l'ex-président de la Commission nationale des droits de l'homme Song Doo-hwan.


Les juges Lee Mi-son et Cheong Hyung-sik ont présidé l'audience.


Après avoir choqué le pays en annonçant la loi martiale le 3 décembre, Yoon a été contraint d'annuler l'ordre dans les heures qui ont suivi, lorsque le Parlement a adopté une motion contre cette décision.


La Cour constitutionnelle dispose de six mois, à compter du 14 décembre, pour décider si elle confirme ou rejette la destitution.


Avant la première audience devant la Cour constitutionnelle, Yoon avait refusé de répondre aux notifications de la Cour, mais celle-ci a annoncé qu'elle poursuivrait le procès à partir de vendredi.


Pour rappel, le 14 décembre courant, le président Yoon a été destitué à l'issue d'un second vote parlementaire, au cours duquel au moins 12 députés de son Parti du pouvoir populaire se sont joints au bloc d'opposition composé de 192 parlementaires, dirigé par le Parti démocratique, pour suspendre le président.


Dans une assemblée de 300 sièges, au moins 200 députés sont nécessaires pour voter la suspension d'un président sud-coréen en fonction.


Si la Cour constitutionnelle valide la motion de destitution, Yoon sera écarté de ses fonctions et une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les deux mois suivant cette décision.

À lire également :





#Corée du Sud
#Han Duck-soo
#Kim Yong-hyum
#la loi martiale
#Chai Sang-mok