Les Maliens ont voté sur le projet de la nouvelle Constitution malgré des enlèvements d'agents électoraux, des irrégularités et la non-tenue du scrutin dans la région de Kidal, suscitant des contestations de la part de certains groupes politiques et armés.
Les Maliens étaient aux urnes dimanche pour exprimer leur voix sur le projet de la nouvelle Constitution, dans toutes les régions du pays, à l'exception de celle de Kidal contrôlée par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) qui a estime que le projet ne prend pas en charge les dispositions principales de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d'Alger.
Aucun incident grave ou majeur n'a été constaté par les observateurs. Cependant, les missions d'observations ont relevé des cas d'enlèvement des agents électoraux et des irrégularités, ça et là.
Trois missions principales d'observation ont été déployées dans le pays, à savoir, la Coalition pour l'observation citoyenne des élections au Mali (Cocem), la Mission d’observation des élections aux Mali (Modèle-Mali) et la Cour constitutionnelle.
La mission a aussi souligné la fermeture des bureaux de vote de N'dola et Tièmaba dans le cercle de Niono région de Ségou dans le centre du Mali après le démarrage du vote pour cause de menaces terroristes.
Sangho regrette la non-tenue du scrutin dans la région de Kidal, sous contrôle de la Coordination des Mouvements de l'Azawad. Le vote par anticipation des militaires sur le projet de la nouvelle Constitution du dimanche 11 juin courant n'a pas eu lieu dans cette ville.
Cette consultation référendaire est intervenue sur fond de contestation du projet de nouvelle contestation par la Ligue malienne des imams et érudits pour la solidarité islamique au Mali (Limama).
Limama s'est opposée au principe de laïcité introduit dans le projet la nouvelle Constitution et a appelé tous les musulmans patriotes à voter contre le projet de la nouvelle Constitution dans sa forme actuelle.
Le "Front contre le référendum" composé de vingt-une (21) formations politiques et organisations de la société civile du Mali, le M5RFP KURA une dissidence du Mouvement du 5 juin et rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et les principaux mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger, regroupés autour de la plateforme du "Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD)", ont tous protesté contre le projet de nouvelle Constitution qui a été soumis ce dimanche 18 juin 2023 à une consultation référendaire.
Les autorités maliennes n'ont pas encore communiqué sur la taux de participation.