Les organisations citées par le procureur du Pôle judiciaire de lutte contre la cybercriminalité avaient appelé la semaine dernière à la mise en place d'un gouvernement civil et d'un parlement d'union nationale en exil ainsi qu'à une prochaine mobilisation contre les autorités militaires au pouvoir, dans le but de "rétablir l'ordre constitutionnel" au Mali.
La justice malienne a annoncé l'ouverture d'une enquête contre les responsables de deux organisations pour avoir annoncé la mise en place "d'organes et institutions parallèles aux autorités de la transition".
C'est ce qui ressort d'une déclaration du procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Adama Coulibaly, relayé par la presse locale dont l'Agence malienne de presse (Amap, officiel), lundi.
"Des organisations dénuées de toute existence juridique dénommées (Panel des Démocrates Maliens) et (Convergence pour une transition civile), avaient tenu dans le cyberespace 'des propos qui troublent l'ordre public',
a indiqué Coulibaly dans un communiqué, soulignant que ces propos sont susceptibles de constituer une infraction
"d'atteinte au crédit de l'État".
Il a expliqué que ces organisations avaient appelé à la mise en place d'organes et d'institutions parallèles aux autorités de la transition, les accusant d'inciter
"d'autres organisations et les citoyens à participer à une entreprise visant à porter atteinte à la sureté de l'État".
Les auteurs de ces
"agissements"
pourraient ainsi être poursuivis pour
"atteintes au crédit et à la sureté de l'État, incitation à la violence et au crime par le biais d'un système d'information"
, a averti le procureur Adama Coulibaly, se référant à la Loi n°2019-056 du 5 décembre 2019 sur la cybercriminalité.
Pour rappel, les organisations citées par le procureur du Pôle judiciaire de lutte contre la cybercriminalité avaient appelé la semaine dernière à la mise en place d'un gouvernement civil et d'un parlement d'union nationale en exil ainsi qu'à une prochaine mobilisation contre les autorités militaires au pouvoir, dans le but de
"rétablir l'ordre constitutionnel"
au Mali.
Cet appel intervient alors que les autorités militaires au pouvoir avaient organisé un dialogue
"inter-maliens"
et dont les recommandations ont été présentées au chef de la Transition, Assimi Goïta, le 13 mai courant.
La prorogation de la Transition pour une période supplémentaire de 2 à 5 ans et l'éligibilité de Goïta à la prochaine présidentielle étaient parmi les principales recommandations.
Le Panel des démocrates maliens a rejeté ce dialogue ainsi que ses recommandations.
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