Londres et Séoul resserrent leurs liens économiques et militaires

18:2523/11/2023, jeudi
MAJ: 23/11/2023, jeudi
AFP
Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Crédit photo: X
Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Crédit photo: X

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol ont signé mercredi à Londres avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak un accord renforçant leurs liens économiques et militaires, en pleine montée des tensions avec la Corée du Nord.

Le lancement mardi de ce que Pyongyang a présenté comme un
"satellite militaire"
espion est venu rappeler le contexte délicat dans la région, au moment où Londres et Séoul tiennent à afficher leur bonne entente lors d'une visite d’État de trois jours du dirigeant sud-coréen dans la capitale britannique.

Le président sud-coréen et le Premier ministre britannique Rishi Sunak ont signé mercredi un
"accord de Downing Street"
sur la technologie, la défense et la sécurité, portant notamment sur les domaines hautement stratégiques de l'intelligence artificielle et des semi-conducteurs.

"Les liens culturels, économiques et en matière de sécurité que nos pays partagent n'ont jamais été aussi forts"
, a déclaré sur X le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak.

Concernant la coopération militaire, Londres et Séoul veulent renforcer leurs exercices communs et prévoient la participation de navires britanniques à des patrouilles veillant au respect des sanctions visant la Corée du Nord.


Mercredi matin, le président sud-coréen a participé dans la matinée à un forum économique réunissant des chefs d'entreprises des deux pays.


Selon Downing Street, Séoul et Londres se sont en outre mis d'accord pour entamer des négociations sur un accord de libre-échange
"mis à jour"
et
"moderne".

Des négociations formelles vont s'ouvrir pour moderniser l'accord de libre-échange signé entre les deux nations en 2019, alors que les échanges commerciaux entre Londres et Séoul ont doublé depuis 2011.


"Le Royaume-Uni montre la voie en soutenant nos amis coréens dans leur lutte contre l'attitude agressive de la Corée du Nord et en garantissant la sûreté et la sécurité de la région indo-pacifique",
a déclaré mardi dans un communiqué le ministre britannique de la Défense Grant Shapps.

Yoon Suk Yeol, accompagné de son épouse Kim Keon Hee, a eu droit mardi à tous les honneurs protocolaires de la royauté britannique: cérémonie d'accueil en présence du roi Charles III et de la reine Camilla, avec inspection des troupes et procession en carrosses jusqu'au palais de Buckingham, puis discours solennel au Parlement.


Le dirigeant sud-coréen, qui s'est adressé en anglais aux parlementaires britanniques, s'est réjoui d'approfondir les liens entre les deux États par la signature d'un
"accord de Downing Street"
sur la technologie et la défense, et en ouvrant des négociations pour moderniser leur accord de libre-échange.

Dans la galerie royale du palais de Westminster, il a assuré:


Nos relations bilatérales vont renaître et faire de nous de véritables partenaires stratégiques mondiaux.

Mardi soir, Charles III a organisé un banquet royal au palais de Buckingham en l'honneur du président et de son épouse. Parmi les invités, des stars de la K-pop, le groupe féminin Blackpink. 


Coopération technologique et militaire


La visite a déjà permis d'engranger 21 milliards de livres (24 milliards d'euros) de promesses d'investissements coréens au Royaume-Uni, notamment dans les énergies vertes et les infrastructures. 



"Les entreprises britanniques ont obtenu des opportunités d'exportation d'une valeur de 3 milliards de livres (3,45 milliards d'euros)"
, s'est félicité Downing Street sur le réseau social X.
"Cela permettra de soutenir 1.500 emplois hautement qualifiés et de contribuer à la croissance de l'économie".

Le Royaume-Uni cherche à signer des accords de libre-échange tous azimuts depuis le Brexit, le gouvernement conservateur vantant les nouvelles possibilités permises par la sortie de l'Union européenne. 


Il cherche en particulier à renforcer ses liens avec les pays de l'Asie-Pacifique, sur le plan économique mais aussi sécuritaire. Londres a noué cette année un important accord militaire avec Tokyo, considéré comme un moyen de répondre aux ambitions croissantes de la Chine dans la région.

Le nouveau chef de la diplomatie David Cameron a ainsi défendu mardi devant le Parlement l'adhésion de Londres au partenariat de libre-échange transpacifique, vantant
"un âge de forte croissance dans la région"
:
"Les pays de (la zone) indo-pacifique devraient apporter la majorité de la croissance mondiale entre maintenant et 2050"
, a-t-il souligné.

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