Les chefs traditionnels du Libéria ont annoncé l’interdiction des Mutilations génitales féminines (MGF), une pratique jugée néfaste pour les femmes et les filles.
Le chef Zanzan Karwor, président du Conseil national des chefs et des anciens, a fait cette déclaration à l'occasion de la Journée internationale de tolérance zéro pour les MGF célébrée le 6 février dernier à Songay, a appris APA ce jeudi à Monrovia.
Il a expliqué que les cérémonies et les rituels élaborés qui ont précédé la célébration de la Journée de tolérance zéro ont eu lieu afin d'obtenir l’autorisation des zoes (les exciseurs traditionnels qui pratiquent les MGF), des anciens et des chefs pour interdire cette pratique dans tout le pays.
Cette décision a été prise lors d'un événement organisé dans la ville de Songay en présence de hauts responsables dont la vice-présidente, Jewel Howard-Taylor, le ministre de l'Egalité des sexes, de l'Enfance et de la Protection sociale, Williametta E. Saydee-Tarr, l'ambassadrice régionale de bonne volonté d'ONU Femmes pour l'Afrique, Jaha Dukureh, et des membres du corps diplomatique représentant l'Union européenne, les États-Unis, la Suède, la Norvège, Cuba et le Nigeria.
Était également présente la représentante d'ONU Femmes au Libéria, qui a soutenu la création de centres d'héritage (notamment dans la ville de Songay où se sont tenues les célébrations) afin de servir de lieu de subsistance alternatif pour les zoes qui abandonnent cette pratique.
Les mutilations génitales féminines sont largement considérées comme une pratique traditionnelle néfaste impliquant l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pour des raisons non médicales.
Selon les chiffres publiés par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en février 2020, au moins 200 millions de femmes et de filles ont subi des MGF dans 31 pays à travers le monde.
Ces statistiques ne concernent que les États pour lesquels on dispose de données issues d'enquêtes représentatives à grande échelle, dont 27 pays d'Afrique ainsi que l'Irak, le Yémen, les Maldives et l'Indonésie.
Avec la Somalie, le Mali et la Sierra Leone, le Liberia est l'un des quatre pays d'Afrique qui n'ont pas encore criminalisé spécifiquement les MGF.