L'Espagne soutient la CPI avec un financement supplémentaire et appuie la procédure contre Israël

La rédaction
14:4829/11/2024, Cuma
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Madrid a annoncé qu'il fait désormais partie des dix premiers contributeurs financiers de la Cour.
Crédit Photo : LAURENS VAN PUTTEN / ANP / AFP
Madrid a annoncé qu'il fait désormais partie des dix premiers contributeurs financiers de la Cour.

Suite à la délivrance par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt internationaux à l'encontre du Premier ministre et de l'ancien ministre de la Défense d'Israël, l'Espagne a annoncé, jeudi, un financement supplémentaire de 1,6 million d'euros (1,7 million de dollars) pour la Cour basée à La Haye.

"Nous voulons que le droit international prévale, et non l'impunité"
, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, devant le parlement espagnol, ajoutant que Madrid fait désormais partie des dix premiers contributeurs financiers de la Cour.

Albares a ajouté que l'Espagne avait également exprimé son soutien à la procédure engagée par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour
"crime de génocide"
, ainsi qu'à l'autorité de la CPI pour délivrer des mandats d'arrêt internationaux pertinents.

La semaine dernière, la CPI a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant (qui a occupé ce poste depuis le début de la guerre de Gaza jusqu'au début de ce mois) et du commandant militaire du Hamas Mohammed Deif.


Plusieurs pays européens ont déclaré qu'ils exécuteraient les mandats d'arrêt, tandis que d'autres, comme la France, restent incertains.

La France a notamment réitéré ce jeudi sa position selon laquelle certains dirigeants étrangers peuvent bénéficier d'immunités face aux mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI), arguant que ces immunités sont fondées sur des obligations légales internationales.


"Si la communauté internationale et l'UE ne comprennent pas que la violence insupportable au Liban et à Gaza nous affecte tous, nous ne pourrons pas parvenir à la paix"
, a déclaré Albares.

Expliquant les positions de l'Espagne concernant le conflit, il a souligné que le pays soutenait le cessez-le-feu actuel au Liban, appelait à un cessez-le-feu à Gaza et au retour des prisonniers, reconnaissait un État palestinien indépendant et demandait à l'Union européenne de réexaminer ses relations avec Israël.


Il a affirmé qu'en dépit de la
"désinformation"
, l'Espagne ne vend pas d'armes à Israël et n'autorise pas les navires transportant des armes destinées à Israël à faire escale en Espagne.

Albares a également annoncé que l'Espagne verserait cette semaine 4 millions d'euros supplémentaires à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qu'il a qualifiée de
"facteur de stabilité"
dans la région. Et de déclarer:

La paix au Moyen-Orient arrivera parce qu'aucun avenir stable ne peut être atteint sur la base d'une violence permanente.

"Mais nous devons faire en sorte que le chemin soit le moins douloureux possible",
a ajouté Albares.

Israël se livre à une guerre génocidaire contre la bande de Gaza depuis octobre 2023, faisant près de 44 300 morts, pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 104 000 blessés.

Le génocide de Gaza, qui sévit pour la deuxième année consécutive, a suscité de plus en plus de condamnations au niveau international, des responsables et des institutions internationales qualifiant les attaques et le blocage des livraisons d'aide de tentative délibérée de destruction d'une population.


La semaine dernière, la CPI a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de Netanyahu et de Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis à Gaza.


Israël est également poursuivi pour
"crime de génocide"
devant la Cour Internationale de Justice (CIJ), pour la guerre meurtrière qu'il mène contre la bande de Gaza.

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