Après plusieurs jours d'atermoiements et une gêne évidente, le gouvernement de gauche espagnol a précisé, via une déclaration du ministère de la Défense publiée samedi soir, s'opposer à un élargissement de la mission de l'opération européenne Atalante, qui lutte depuis 2008 contre la piraterie dans l'océan Indien.
Le ministère rappelle que cette mission Atalante se limite actuellement à la seule Espagne et à un seul navire, la frégate Victoria, et met en avant le fait que la récente reprise des actes de piraterie dans la zone "requiert un investissement maximum" de cette mission.
Prudence maximale
Selon la presse espagnole de dimanche, le refus de Madrid de s'impliquer dans cette mission dirigée par les Etats-Unis s'explique vraisemblablement par des raisons de politique intérieure.
M. Austin avait indiqué que dix pays participeraient à cette coalition, parmi lesquels l'Espagne. Selon le site d'information El Confidencial et le quotidien El País, cette annonce avait provoqué le mécontentement du gouvernement espagnol, qui n'avait pas été consulté à l'avance.
La mise sur pied de cette coalition constitue une source de tension supplémentaire pour les relations entre Madrid et Washington, perturbées récemment par une affaire d'espionnage, l'Espagne ayant discrètement expulsé deux espions américains qui avaient infiltré les services secrets espagnols en recrutant deux agents du Centre national du Renseignement (CNI).