"Les produits turcs sont très présents en Palestine"
, a indiqué Mohammed Johar à Anadolu, et ajoute:
Entre 50 et 60 % des produits présents sur les tables des Palestiniens sont des produits turcs.
Johar, dont la famille possède la Philadelphia Company, dirige l'Association d'amitié palestino-turque, un groupe d'hommes d'affaires Palestiniens ayant des liens commerciaux avec des usines et des entreprises turques.
Il importe de Türkiye des équipements de cuisine pour les restaurants, les hôpitaux et les hôtels, ainsi que d'autres matériaux utilisés dans le secteur de la construction.
L'entrepreneur Palestinien a déclaré que les compagnies Palestiniennes attachent une grande importance aux produits turcs pour des raisons sociétales, d'histoire partagée et d'intérêts communs. De plus, il a ajouté:
Le gouvernement turc soutient cette tendance et s'aligne sur le sentiment populaire en Türkiye pour maintenir la relation.
Johar a déclaré que le volume des investissements et des importations des hommes d'affaires affiliés à l'Association d'amitié turco-palestinienne est estimé à 60 millions de dollars par an.
Il a fait remarquer que les Palestiniens, détenteurs de la citoyenneté israélienne, importent des marchandises turques et en vendent une partie en Palestine occupée et dans la Bande de Gaza.
Johar a expliqué que la Palestine est classée dans la barrière douanière israélienne, laquelle fait apparaître les importations Palestiniennes en provenance de Türkiye comme si elles étaient vendues à Israël.
"Lorsque nous importons de Türkiye, nous sommes tenus de remplir un formulaire spécifiant Israël comme destination au lieu de la Palestine. Le non-respect de cette obligation entraîne une amende de 12 % de la valeur des marchandises imposée par Israël",
a-t-il ajouté.
"Cela empêche de calculer le volume des importations Palestiniennes en provenance de Türkiye, qui sont enregistrées comme si elles étaient vendues à Israël, d'autant plus qu'il existe à Jérusalem des entreprises Palestiniennes classées comme des entreprises israéliennes".
Israël ne reconnaît pas les relations établies par la Palestine avec d'autres pays, et les marchandises turques sont acheminées vers la Palestine via les douanes israéliennes. Par conséquent, les lois commerciales exigent de l'exportateur qu'il indique Israël comme lieu de livraison ou comme pays de transit.
En outre, 96,5 % des marchandises envoyées de Türkiye en Palestine passent par la mer Méditerranée, via les ports de Haïfa et d'Ashdod et, de là, vers des entreprises de Palestine occupée et de Gaza, selon les données du ministère turc du Commerce.
Ces données indiquent une baisse de 33 % du volume des échanges commerciaux entre la Türkiye et Israël depuis que Tel-Aviv a lancé sa guerre dévastatrice contre la Bande de Gaza, le 7 octobre 2023.
Baisse des échanges commerciaux
Les échanges commerciaux actuels entre Türkiye et Israël, selon les données du ministère turc du Commerce, ne se font pas par l'intermédiaire d'entreprises gouvernementales, mais plutôt par des entreprises privées, notamment internationales.
Sur le plan politique, la Türkiye soutient la cause Palestinienne et a envoyé environ 7 400 tonnes d'aide humanitaire à Gaza.
Elle fournit également des soins médicaux aux Palestiniens malades et blessés, en particulier aux cancéreux.
Alors que les efforts se poursuivent pour établir un hôpital de campagne à Gaza, et compte tenu de la gravité de la situation humanitaire sur place, la Türkiye a fait don d'un million de dollars à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) cette année. Quelque 10 millions de dollars avaient été alloués à l'UNRWA l'année dernière.
Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance Palestinien, Hamas, au cours de laquelle quelque 1 200 Israéliens auraient été tués, selon les autorités de Tel-Aviv.
Depuis lors, 33 207 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et quelque 75 933 autres ont été blessés, selon le dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires Palestiniennes.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans le cadre d'un blocus paralysant visant la plupart des denrées alimentaires, l'eau potable et les médicaments, faisant planer le spectre de la famine sur la population de l'enclave, tandis que 60 % des infrastructures ont été endommagées ou détruites, selon les Nations Unies.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour "
Dans une ordonnance rendue le 26 janvier 2024, la CIJ a enjoint Tel Aviv de mettre un terme à ses agissements à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.
Dans une seconde ordonnance indiquant des mesures conservatoires additionnelles, rendue le 28 mars 2024, la CIJ a exhorté Israël à prendre
des mesures pour assurer
"l'acheminement sans entrave"
de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, du carburant et des fournitures médicales. La Cour internationale de Justice (CIJ) a déclaré que
"les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement confrontés à un risque de famine
(...)
mais que la famine est bel et bien là".