Les Obama, incontournables alliés de Harris

14:5327/10/2024, dimanche
MAJ: 27/10/2024, dimanche
AFP
La candidate démocrate à l'élection présidentielle, la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et l'ancienne première dame Michelle Obama saluent la foule lors d'un meeting de campagne au Wings Event Center le 26 octobre 2024 à Kalamazoo, dans le Michigan. La vice-présidente Harris fera campagne aujourd'hui avec l'ancienne première dame Michelle Obama dans le Michigan, un État en pleine mutation. À dix jours du scrutin, Mme Harris poursuit sa campagne contre le candidat républicain à la présidence, l'ancien président des États-Unis Donald Trump, en vue de l'élection du 5 novembre.
Crédit Photo : Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
La candidate démocrate à l'élection présidentielle, la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et l'ancienne première dame Michelle Obama saluent la foule lors d'un meeting de campagne au Wings Event Center le 26 octobre 2024 à Kalamazoo, dans le Michigan. La vice-présidente Harris fera campagne aujourd'hui avec l'ancienne première dame Michelle Obama dans le Michigan, un État en pleine mutation. À dix jours du scrutin, Mme Harris poursuit sa campagne contre le candidat républicain à la présidence, l'ancien président des États-Unis Donald Trump, en vue de l'élection du 5 novembre.

Ils apportent leur charisme et une popularité qui ne se dément pas: Barack et Michelle Obama ont mis tout leur poids politique derrière Kamala Harris dans la dernière ligne droite, dans l'espoir de coiffer Donald Trump au poteau.

"Ils éveillent une certaine nostalgie",
d'un temps où
"le pays n'était pas si divisé",
explique Josette Lantis, samedi à Kalamazoo, dans le Michigan, un Etat crucial sur le plan électoral (nord).

"J'aime leur énergie. J'aime les entendre parler. Ils remettent les idées en place",
dit encore cette femme rousse et menue de 48 ans.

Comme elle, Craig McDonald patiente dans la file d'attente d'un meeting de la vice-présidente, qui ce jour-là partage l'affiche avec Michelle Obama.


"Cela apporte beaucoup de crédibilité qu'ils soient prêts à prendre le temps de faire ça",
juge ce dirigeant de fondation de 58 ans, taille imposante et casquette sur la tête.

"Déteste la politique"


L'ancienne Première dame, pour sa seconde grande apparition dans la campagne, après avoir fait chavirer la convention démocrate en août, a une nouvelle fois galvanisé le public dans le Michigan.


Accueillie par une ovation assourdissante, elle a lancé un appel passionné à défendre les droits des femmes, un électorat crucial pour Kamala Harris.


"Nous devons faire entendre nos voix pour faire comprendre ce qui est en jeu aux hommes que nous aimons. Nos vies valent mieux que leur colère et leur déception, et nous ne sommes pas que des machines à faire des bébés",
a-t-elle lancé.

Un registre ouvertement féministe que la candidate elle-même, qui mise sur un positionnement centriste, ne s'autorise pas.


Michelle Obama, qui a rappelé samedi qu'elle "détestait la politique", a fait des apparitions rares et percutantes.


Son ancien président de mari a lui décidé de mouiller plus souvent la chemise pendant des meetings.


"Un public plus large"


Pour Sonia Gipson Rankin, professeure de droit à l'université du Nouveau Mexique, chacun joue une partition propre.


Le soutien de l'ancien président
"est une puissante confirmation de ses capacités"
de Kamala Harris.

Il
"représente beaucoup pour la communauté noire"
et
"dans le même temps, (ce soutien) touche un public plus large, qui n'a pas le vécu particulier"
des Afro-américains, analyse l'universitaire

Quant à Michelle Obama,
"elle est l'une des oratrices les plus percutantes de notre époque. Sa capacité à entrer en résonance sur le plan émotionnel avec le public est remarquable",
poursuit Sonia Gipson Rankin.

L'ancienne Première dame est l'une des personnalités préférées des Américains selon l'institut YouGov, avec une cote de popularité de 61%.


Son ancien président de mari, lui aussi très populaire, n'hésite pas à sermonner les hommes noirs, qui selon les sondages sont plus tentés par Donald Trump qu'en 2020. 


"Cela me pose un problème. Cela me fait penser que vous n'aimez pas l'idée d'avoir une femme à la présidence",
avait déclaré Barack Obama début octobre, à l'adresse de ses
"frères"
qui hésitent à rallier la candidate démocrate.

Afro-américains


"Beaucoup de gens pensent qu'il n'a rien fait pour les Afro-américains, mais il n'était pas président que pour les Afro-américains, il était président pour tout le monde",
réplique énergiquement Kimberly Whittaker, une grande électrice de 56 ans aux tresses grisonnantes, également rencontrée à Kalamazoo.

En campagne, le premier président noir des Etats-Unis a aussi déployé un registre ironique dans lequel il excelle.


Il s'est par exemple moqué de l’obsession de Donald Trump pour la taille des foules à ses meetings, en insinuant que cela trahissait une fixation sur d'autres mensurations, plus viriles.


Dans une campagne méthodique et centriste de Kamala Harris, qui n'insiste pas sur son histoire de femme noire et d'origine asiatique, l'ancien président joue aussi de son image cool, en scandant sur scène les premières phrases de "Lose Yourself", tube planétaire du rappeur Eminem.


Mais le couple Obama n'est pas là que pour faire du spectacle, son implication va jusque dans les rouages de la campagne démocrate.


Kamala Harris a recruté nombre d'anciens conseillers de Barack Obama pour l'épauler jusqu'au scrutin du 5 novembre, et en particulier David Plouffe, qui avait piloté la campagne victorieuse du premier président noir des Etats-Unis en 2008.


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