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Les États-Unis ont décidé d'intégrer Israël à leur programme d'exemption de visa, ont annoncé des responsables américains, une décision qui était longuement attendue par l'État hébreu mais qui est critiquée par des élus démocrates et des organisations pro-Palestiniens.
Cette décision intervient après un accord de réciprocité sur les exemptions de visa conclu en juillet entre les États-Unis et Israël et à l'issue d'une période
de mise à l'essai de plusieurs mois, ont précisé ces responsables sous couvert d'anonymat.
Une annonce officielle était attendue dans le courant de la journée mercredi.
Aux termes de l'accord conclu le 19 juillet, Israël s'est engagé à ce que tous les ressortissants des États-Unis voyageant avec un passeport américain valide soient reconnus comme tels et bénéficient d'un traitement égal sans distinction de race, de religion ou d'origine.
De la même manière, les Israéliens souhaitant se rendre aux États-Unis pourront le faire sans visa, et ce à compter
, selon l'un des responsables.
Il s'agit d'une décision qui intervient
"après des années d'efforts pour s'assurer qu'Israël adhère aux obligations strictes liées à ce programme d'exemption de visa y compris, pour la première fois, prévoyant l'entrée sans visa en Israël pour tous les citoyens américains",
s'est félicité l'un des responsables en soulignant que cela bénéficiait à tous les Palestino-américains habitant la Cisjordanie ou Gaza. Un autre responsable a renchéri:
Pour être clair, cette décision d'intégrer Israël n'a pas été prise pour faire une faveur à Israël mais parce qu'elle bénéficie aux intérêts tant d'Israël que des États-Unis.
Les États-Unis devaient décider d'ici le 30 septembre si Israël pouvait être admis dans le programme d'exemptions de visas.
Cette annonce intervient quelques jours après la rencontre, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, du président américain Joe Biden et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après des mois de tensions entre les deux dirigeants à propos de la réforme du système judiciaire israélien jugée
par Washington, et de la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens.
Aux États-Unis, les ressortissants de 40 pays sont exemptés de visas d'entrée pour des séjours courts de loisirs ou d'affaires.
Israël négocie son adhésion à ce programme depuis plusieurs années.
Mais le traitement des Palestino-américains constituait la principale pierre d'achoppement.
Jusqu'à présent, les Palestiniens possédant la nationalité américaine ne pouvaient entrer en Israël sans visa lorsqu'ils transitaient par l'aéroport international Ben Gourion, près de Tel Aviv, et étaient contraints de passer par la Jordanie limitrophe.
Pendant la période d'essai,
"quelque 100.000 citoyens américains dont des dizaines de milliers de Palestino-américains"
, ont pu entrer en Israël sans visa et se rendre directement en Cisjordanie, ont souligné les responsables.
Dès avant l'annonce officielle, la Commission contre la discrimination contre les Arabes-américains (ADC) a dit mardi avoir déposé une plainte contre le gouvernement américain, arguant contre la politique discriminatoire d'Israël envers les Palestiniens.
Cette plainte assure qu'en intégrant Israël au programme d'exemptions de visas, les États-Unis
"soutiennent explicitement des pratiques discriminatoires d'Israël envers les Palestiniens, y compris des citoyens américains, en violation de ses propres lois"
, selon un communiqué.
Une dizaine d'élus démocrates avaient, par ailleurs, récemment écrit au président Biden pour lui demander de surseoir à cette décision affirmant qu'Israël n'avait pas apporté suffisamment de garanties.
Dans de récents entretiens accordés à l'AFP, une vingtaine de Palestino-américains ont dénoncé une persistance des inégalités de traitement de la part des autorités israéliennes.
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