Crédit Photo : TELEGRAM/ @vvgladkov / AFP
Le gouverneur de la région russe de Belgorod Viatcheslav Gladkov, déclare être "prêt" à évacuer ceux des habitants de la ville de Belgorod qui le souhaitent vers d'autres villes de la région, plus éloignées de la frontière avec l'Ukraine.
Les autorités de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et visée par des bombardements ukrainiens qui s'intensifient, ont invité les habitants à évacuer et à sécuriser leurs fenêtres pour se protéger des éclats d'obus.
Parallèlement, l'armée ukrainienne a indiqué ne pas pouvoir corroborer à ce stade l'usage par la Russie de missiles nord-coréens au lendemain d'accusations en ce sens des Etats-Unis.
"Dès aujourd'hui, nous sommes prêts à vous transporter à Stary Oskol et à Goubkine (plus éloignés de la frontière, ndlr), où vous serez dans des conditions très confortables, dans des chambres chaudes et sûres. Vous y resterez aussi longtemps que nécessaire"
, a annoncé vendredi le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, sur Telegram.
"Je vois des appels sur les réseaux sociaux, où l'on écrit: Nous avons peur, aidez-nous à nous mettre en sécurité. Bien sûr que nous le ferons! Nous avons déjà déplacé plusieurs familles"
, a-t-il encore affirmé en référence à d'autres évacuations en 2023 de localités plus petites et plus proches de la frontière.
Cette mesure inédite pour une grande ville en Russie s'inscrit en porte-à-faux par rapport au Kremlin qui s'est toujours efforcé de donner l'image, depuis près de deux ans d'invasion, que le conflit n'affecte pas directement le quotidien et la sécurité des Russes.
Cette stratégie a volé en éclat le 30 décembre quand 25 personnes ont perdu la vie à Belgorod dans une attaque ukrainienne, le bilan civil le plus meurtrier sur le sol russe depuis le début de l'assaut de Moscou le 24 février 2022.
Vendredi, Viatcheslav Gladkov a également promis d'appeler d'autres régions russes à la rescousse si la sienne devait être amenée à manquer de place dans des centres d'accueil.
Signe d'une inquiétude qui grandit, plus tôt dans la journée, la ville de Belgorod avait déjà appelé pour la première fois ses habitants à sécuriser leurs fenêtres pour
d'éventuels éclats de verre face aux bombardements ukrainiens qui s'y multiplient.
La veille, les autorités régionales avaient elles annoncé repousser la rentrée scolaire du 9 au 19 janvier dans la ville et dans quelques localités environnantes.
Les hostilités se sont encore accrues entre Russes et Ukrainiens au tournant de la nouvelle année, avec une multiplication de frappes particulièrement meurtrières.
En représailles à l'attaque sans précédent sur Belgorod, Vladimir Poutine avait promis d'
les frappes russes contre des
en Ukraine.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a attaqué son voisin avec 29 drones
, selon l'armée de l'air ukrainienne qui a assuré en avoir abattu 21, sans évoquer les dégâts provoqués par ceux qui sont passés entre les mailles du filet.
Plus au Sud, le parquet général ukrainien a rapporté quatre blessés dans une frappe à Kherson, cible quasi-quotidienne de bombardements russes.
Dans ce contexte, les autorités municipales à Kiev ont demandé
aux habitants de la capitale de ne pas prendre part samedi à des événements de masse pour célébrer l'Épiphanie.
Le ministère russe de la Défense, lui, a rapporté avoir
à la mi-journée un missile ukrainien Neptune au-dessus de la mer Noire.
Il a aussi affirmé avoir déjoué une
"tentative d'attaque terroriste"
du régime de Kiev sur la péninsule de Crimée, dans la nuit de vendredi à samedi, rapportant avoir
et détruit quatre missiles ukrainiens.
Pour appuyer sa campagne de frappes accrues, la Russie a utilisé le 30 décembre dans la région de Zaporijjia (sud) et le 2 janvier plusieurs missiles livrés par la Corée du Nord, a accusé Washington jeudi.
Vendredi, les autorités ukrainiennes ont toutefois temporisé:
"A ce stade, nous n'avons pas d'informations sur l'usage de tels missiles"
, a assuré le porte-parole de l'armée de l'air, Iouri Ignat.
Les Etats-Unis ont fait une déclaration en ce sens, dès lors des experts vont étudier l'épave (de missile) et nous pourrons dire ensuite si c'est le cas ou non. Je ne peux pas encore confirmer.
La Russie a opéré un rapprochement accéléré avec la Corée du Nord depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.
En septembre 2023, Kim Jong Un s'est rendu dans l'extrême-orient russe où il a rencontré le président Vladimir Poutine. Une relation qui inquiète Washington car Moscou pourrait aussi, en échange de munitions, muscler le régime nord-coréen pour faire face aux Occidentaux et leurs alliés d'Asie.
Si aucun accord militaire entre les deux pays sous sanctions occidentales n'a été annoncé à l'époque ni depuis, la Corée du Nord est d'ores et déjà soupçonnée d'avoir fourni à l'armée russe plus d'un million d'obus d'artillerie destinés aux opérations en Ukraine.
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