L'échange de prisonniers historique réalisé entre des pays occidentaux et la Russie permet à Joe Biden de polir son bilan et, par ricochet, de faire briller sa vice-présidente Kamala Harris, qui l'a remplacé dans la campagne pour l'élection présidentielle de novembre.
L'image est forte: sur le tarmac de la base militaire d'Andrews près de Washington, le président américain et la désormais candidate démocrate ont accueilli jeudi soir, à grand renfort d'accolades, le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich et deux autres Américains qui étaient détenus en Russie.
Après son retrait de la course à la Maison Blanche le 21 juillet, ces libérations sont un succès diplomatique pour le président de 81 ans, poussé vers la sortie en raison d'inquiétudes sur ses capacités à assurer un second mandat.
Un triomphe bienvenu pour inscrire son bilan dans l'histoire politique mais aussi pour booster la campagne de Kamala Harris, qu'il a lancée dans la course en lui assurant son soutien immédiatement après son retrait.
"Victoire pour Poutine"
Pour le professeur, une partie de l'ambition de Joe Biden consiste maintenant à "faire élire" Kamala Harris pour ne pas donner à Trump l'occasion d'effacer son bilan en détricotant les politiques menées au cours de son mandat.
Interrogé sur le tarmac pour savoir à quel point il avait été important pour lui de boucler l'échange de prisonniers sachant qu'il ne serait pas candidat à sa réélection, Joe Biden a déclaré qu'il n'y avait aucun rapport entre les deux.
"Moment critique"
Kamala Harris a laissé le président accaparer les projecteurs, louant sa sagesse et ses qualités de dirigeant sur la base d'Andrews.
Mais sa présence n'était pas anodine: comme lui, elle s'est imposée comme une fervente défenseuse de l'Ukraine depuis l'invasion de la Russie en février 2022.
C'est aussi la vice-présidente qui a appelé jeudi Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en février dans des circonstances troubles alors qu'il était incarcéré dans une prison de l'Arctique.
Les Etats-Unis ont révélé qu'il aurait pu lui aussi figurer sur la liste et l'appel a été l'occasion pour Kamala Harris de rappeler quelle serait sa position si elle était élue: "continuer à défendre ceux qui se battent pour la liberté en Russie et dans le reste du monde".