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Le président américain Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris marchant sur le tarmac après avoir accueilli Evan Gershkovich, Alsu Kurmasheva et Paul Whelan à la base conjointe Andrews dans le Maryland, le 1er août 2024. Le journaliste Evan Gershkovich et d'autres prisonniers libérés par la Russie ont atterri aux Etats-Unis le 1er août, dans le cadre d'un accord d'échange extraordinaire conclu entre Washington et Moscou.
L'échange de prisonniers historique réalisé entre des pays occidentaux et la Russie permet à Joe Biden de polir son bilan et, par ricochet, de faire briller sa vice-présidente Kamala Harris, qui l'a remplacé dans la campagne pour l'élection présidentielle de novembre.
L'image est forte: sur le tarmac de la base militaire d'Andrews près de Washington, le président américain et la désormais candidate démocrate ont accueilli jeudi soir, à grand renfort d'accolades, le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich et deux autres Américains qui étaient détenus en Russie.
Après son retrait de la course à la Maison Blanche le 21 juillet, ces libérations sont un succès diplomatique pour le président de 81 ans, poussé vers la sortie en raison d'inquiétudes sur ses capacités à assurer un second mandat.
Un triomphe bienvenu pour inscrire son bilan dans l'histoire politique mais aussi pour booster la campagne de Kamala Harris, qu'il a lancée dans la course en lui assurant son soutien immédiatement après son retrait.
"Joe Biden a dit qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour aider Kamala Harris à être élue. L'inclure dans la séance photo à la base d'Andrews en fait partie",
explique Frank Sesno, professeur à l'université George Washington et ancien correspondant pour CNN à la Maison Blanche.
"C'était l'une des choses les plus tangibles à sa portée, la montrer à ses côtés, comme partie prenante à la prise de décisions et comme membre de l'équipe des gagnants."
Pour le professeur, une partie de l'ambition de Joe Biden consiste maintenant à "faire élire" Kamala Harris pour ne pas donner à Trump l'occasion d'effacer son bilan en détricotant les politiques menées au cours de son mandat.
"De maintenant à l'élection, Joe Biden s'assurera que Kamala Harris ait sa part du gâteau à chaque fois que l'administration pourra se vanter de tel ou tel succès",
ajoute-t-il.
Donald Trump a lui vertement critiqué l'échange de prisonniers, le qualifiant de
qui encouragerait les ennemis des Etats-Unis à enlever des ressortissants américains.
L'ancien président avait affirmé fin mai qu'il était le seul à pouvoir faire libérer Evan Gershkovich et qu'il le ferait
après son élection, avant même sa prise de fonctions.
"Biden et Harris ont surenchéri à la dernière minute",
souligne Frank Sesno.
"Ils peuvent d'une certaine manière remercier Donald Trump pour le mérite qui leur est accordé aujourd'hui pour l'avoir ramené."
Interrogé sur le tarmac pour savoir à quel point il avait été important pour lui de boucler l'échange de prisonniers sachant qu'il ne serait pas candidat à sa réélection, Joe Biden a déclaré qu'il n'y avait aucun rapport entre les deux.
"Je l'aurais quand même fait si j'avais été dans la course pour un second mandat. Vous êtes encore coincés avec moi pour président quelque temps",
a-t-il plaisanté.
Kamala Harris a laissé le président accaparer les projecteurs, louant sa sagesse et ses qualités de dirigeant sur la base d'Andrews.
Mais sa présence n'était pas anodine: comme lui, elle s'est imposée comme une fervente défenseuse de l'Ukraine depuis l'invasion de la Russie en février 2022.
Interrogé sur son rôle dans l'échange de prisonniers, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Jake Sullivan a déclaré qu'elle avait été
"un membre clé de l'équipe qui a rendu cela possible".
Elle a notamment participé à une rencontre avec le chancelier allemand à
plus tôt cette année alors que Joe Biden essayait de le convaincre de libérer Vadim Krassikov, un agent du FSB condamné à la prison à perpétuité en Allemagne pour meurtre, une des clés de voûte de l'accord.
C'est aussi la vice-présidente qui a appelé jeudi Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en février dans des circonstances troubles alors qu'il était incarcéré dans une prison de l'Arctique.
Les Etats-Unis ont révélé qu'il aurait pu lui aussi figurer sur la liste et l'appel a été l'occasion pour Kamala Harris de rappeler quelle serait sa position si elle était élue: "continuer à défendre ceux qui se battent pour la liberté en Russie et dans le reste du monde".
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