Le président de la mosquée de Pessac en garde à vue pour apologie du terrorisme

David Bizet
10:1131/10/2024, jeudi
Yeni Şafak
Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, à Paris, le 13 avril 2022.
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Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, à Paris, le 13 avril 2022.

Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac menacé par un arrêté d'expulsion après avoir soutenu la résistance palestinienne, a été placé en garde à vue pour apologie de terrorisme. Son comité de soutien dénonce une atteinte aux libertés fondamentales.

Depuis le 8 août 2024, Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac, est retenu au Centre de Rétention Administrative (CRA). Mercredi matin, à moins d’une semaine de la fin de sa rétention administrative, les forces de l’ordre l’ont extrait pour le placer en garde à vue, une mesure décidée après un signalement du ministère de l’Intérieur, en date du 27 octobre, pour
"apologie du terrorisme"
.

Son comité de soutien dénonce fermement cette accusation qu'il qualifie de
"fallacieuse"
, estimant qu’elle cible une position fondée sur le droit international et un soutien affirmé à la cause palestinienne
. "Il ne s'agit que de la position du droit international et d’un soutien public à la résistance palestinienne"
, défend le comité, rappelant également
"la condamnation ferme du génocide en cours".


Un contexte de répression des voix dissidentes


La mise en garde à vue d'Abdourahmane Ridouane s’inscrit dans un climat de répression accrue, selon les militants des droits civiques, qui dénoncent une criminalisation systématique de tout soutien à la résistance palestinienne.


Cette affaire souligne une instrumentalisation inquiétante des dispositifs sécuritaires et révèle une volonté de faire taire les positions critiques du discours dominant.


Une dérive dénoncée par l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, qui fait état d'un usage dévoyé de la législation. En octobre, il a déclaré:
"La multiplication des poursuites pour ce délit constitue un véritable abus et un usage totalement dévoyé de la Loi".
Trévidic s’inquiète de voir la Loi de plus en plus souvent appliquée de manière excessive, en particulier contre ceux qui soutiennent publiquement la Palestine.

La liberté d'expression mise à l'épreuve


Les comités de soutien d'Abdourahmane Ridouane appellent à une mobilisation pour défendre
"la liberté d’expression et le droit à la diversité des opinions"
, des droits fondamentaux qu’ils estiment menacés. Ils exigent la libération immédiate de Ridouane, l'arrêt des pratiques discriminatoires dans l'application des mesures de contrôle et le respect inconditionnel du droit d'expression et d'opinion.

"Dans un État de droit, la diversité des opinions et la liberté d'expression ne devraient jamais être sacrifiées sur l'autel d'un conformisme imposé"
, conclut le comité, appelant à une mobilisation urgente pour contrer ces
"dérives autoritaires"
qui mettent en péril la démocratie.

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