L'Assemblée nationale sénégalaise a rejeté lundi soir un projet de révision de la Constitution porté par les nouvelles autorités et considéré comme avant-coureur d'une dissolution du Parlement, hostile au pouvoir.
Les députés ont dit non par 83 voix contre 80 au projet de suppression de deux institutions consultatives, au terme de débats houleux diffusés sur les réseaux sociaux.
Dans le système sénégalais, MM. Faye et Sonko ont besoin d'une majorité parlementaire pour mettre en œuvre les politiques de rupture qu'ils ont promises au nom d'un panafricanisme de gauche et de la justice sociale. Le président peut dissoudre l'Assemblée, mais pas avant deux années de législature.
L'antagonisme a entravé l'action gouvernementale. Le Premier ministre n'a pas, à ce jour, prononcé de discours de politique générale devant l'Assemblée.
La révision aurait supprimé le Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental. MM. Faye et Sonko ont promis l'abolition de ces deux institutions. Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a invoqué devant les députés la nécessité de mieux employer l'argent public.
La coalition de l'ancien président a accusé le pouvoir d'utiliser un prétexte pour provoquer des législatives et soustraire le Premier ministre à une déclaration de politique générale. Un de ses membres, Abdou Mbow, a annoncé le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement.