Le Premier ministre du Pakistan, dévasté l'été dernier par des inondations catastrophiques, a demandé lundi au Fonds monétaire international de lui accorder "une pause".
Il s'exprimait lors d'un point de presse en marge d'une grande conférence internationale où son pays espère récolter la moitié des 16,3 milliards de dollars dont il estime avoir besoin pour se reconstruire après des inondations liées au changement climatique et qui ont frappé plus de 33 millions de personnes.
Le ministre des Finances, Ishaq Dar, doit d'ailleurs rencontrer une délégation du FMI sur le bord du Léman lundi, a confirmé à l'AFP un ministre pakistanais ayant requis l'anonymat.
Le FMI avait octroyé un prêt de 6 milliards de dollars au Pakistan en 2019 dans le cadre d'un plan de sauvetage conclu avec le Premier ministre d'alors, Imran Khan.
Ce plan d'aide -déboursé par tranche en fonction des progrès dans les réformes exigées par le Fonds-, a été suspendu à plusieurs reprises face à l'inertie du gouvernement pour prendre les mesures prévues par cet accord, notamment en matière fiscale.
De nombreuses mesures, très impopulaires, ont été décidées par le gouvernement de Shabbaz Sharif arrivé en avril et Islamabad a pour l'instant reçu seulement 3 milliards de dollars, dont un versement en août de 1,1 milliard.
L'examen du versement d'une nouvelle tranche est en cours et lors de la conférence à Genève, le ministre du développement du Royaume-Uni, Andrew Mitchell, n'a pas caché que le Pakistan devait faire des efforts de son côté.
Le Pakistan, qui était déjà dans une situation économique et financière très difficile s'est encore enfoncé un peu plus dans la crise à cause des inondations catastrophiques mais aussi de la hausse des prix de l'alimentation notamment provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.