Le Kenya s'est "fermement" dissocié dimanche d'un opposant congolais qui a annoncé à Nairobi la création d'une alliance politico-militaire au grand dam de Kinshasa.
Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale de la RDC, devenu opposant et désormais en exil, avait annoncé vendredi à la presse dans un hôtel de la capitale kényane la création d'une alliance avec au moins neuf groupes armés dont la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars").
Selon des médias congolais samedi, l'ambassadeur du Kenya en RDC a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Et Kinshasa a rappelé ses ambassadeurs à Nairobi ainsi qu'auprès de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), selon des informations du magazine Jeune Afrique par le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication de RDC, Patrick Muyaya.
L'annonce de M. Nangaa intervient dans un climat tendu en RDC à l'approche de l'élection présidentielle prévue ce mercredi.
Le Kenya nous doit des explications.
Après plusieurs années de sommeil, les rebelles du M23 ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés, avec l'aide de l'armée rwandaise, de vastes pans de la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la RDC.
Une force de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC), à composante kényane notamment, avait été déployée dans la région à partir de fin 2022. Mais Kinshasa n'a pas voulu prolonger son mandat au-delà de ce mois de décembre, estimant qu'elle n'avait pas combattu les rebelles mais plutôt cohabité avec eux.