L'Azerbaïdjan affirme que l'Arménie entrave la signature d'un accord de paix

11:071/03/2023, mercredi
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Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov. Crédit photo: Burç Eruygur /AA
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov. Crédit photo: Burç Eruygur /AA

L'Azerbaïdjan a déclaré, mardi, que l'Arménie entravait la signature d'un accord de paix et refusait de participer à un troisième cycle de négociations.

"La phase active pour la signature de cet accord de paix est désormais derrière nous. La partie arménienne entrave actuellement la signature de l'accord de paix et nous avons également pris acte de son refus de participer au troisième cycle de négociations"
, a déclaré le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, lors d'une conférence de presse conjointe tenue dans la capitale Bakou avec son homologue russe Sergueï Lavrov, arrivé en visite officielle, lundi.

Bayramov a déclaré que lors de leur réunion, les deux chefs de la diplomatie ont abordé la situation qui prévaut actuellement dans la région du Caucase du Sud et ont également souligné l'importance des accords tripartites.


Il a également indiqué que les questions liées à la période post-conflit et aux initiatives en vue de la signature d'un accord de paix entre Bakou et Erevan ont été abordées, ajoutant que l'Azerbaïdjan est prêt à participer aux pourparlers trilatéraux mais que Erevan n'a pas donné de réponse définitive.


"La question des activités illégales de l'Arménie sur les terres azerbaïdjanaises, autrefois occupées, doit être discutée au niveau juridique. L'accord de paix n'a aucune incidence sur le processus de signature, mais il est négocié séparément"
, a ajouté Bayramov au sujet de la procédure d'arbitrage engagée par Bakou contre Erevan, lundi, pour l'exploitation des ressources énergétiques dans la région du Karabagh, occupée pendant 30 ans par l'Arménie.

Pour sa part, Sergueï Lavrov a déclaré qu'il y avait eu, en décembre dernier, un accord entre toutes les parties pour tenir les prochaines discussions trilatérales à Moscou, mais l'Arménie a informé la Russie qu'elle ne pourrait pas assister à la réunion.


"La partie arménienne a également déclaré qu'elle n'avait pas d'objection à cela, mais elle n'a pas donné de réponse définitive pour le moment. Je ne pense pas que nous allons continuer à proposer nos bons offices. Ces propositions sont toutefois bien connues des deux parties"
, a-t-il déclaré.

Lavrov a également souligné que les services assurés par la route de Lachin, qui relie l'Arménie à la région du Karabagh, doivent être conformes à la déclaration tripartite de novembre 2020, qui soulignait l'importance de
"garantir que l'aide humanitaire et les civils passent par la route de Lachin et ce, sans aucune exception"
.

"Nous essayons d'y parvenir grâce à nos contacts et principalement par le biais des forces de maintien de la paix. Nous n’avons pas discuté de l'établissement d'un quelconque point de contrôle là-bas au Karabagh. Cependant, il est possible, par des moyens techniques, d'éliminer le soupçon que le corridor ne soit pas exploité conformément à son objectif. La question a été abordée aujourd'hui"
, a-t-il ajouté.

Lavrov a également commenté le déploiement d'une mission civile de l'UE en Arménie, qui a été officiellement annoncée lundi dernier, en affirmant qu'elle soulève
"de sérieux doutes en termes de légitimité"
.

"Nous ne pouvons pas commenter les détails des annonces de Bruxelles. Nous voyons comment l'UE a abusé de ses relations avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan. En outre, la fonction, les objectifs et le mandat de la mission soulèvent de nombreuses questions, quant à savoir si celle-ci apportera une valeur ajoutée aux efforts de normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan"
, a-t-il poursuivi.

Bayramov et Lavrov ont ensuite assisté à la troisième réunion du Conseil des Experts Russo-Azerbaïdjanais, au cours de laquelle ont été discutées les relations bilatérales et le développement de la coopération entre les experts azerbaïdjanais et russes.


Les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé le Karabagh, un territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ainsi que sept régions adjacentes.


À l'automne 2020, au terme de 44 jours d'intenses combats, l'Azerbaïdjan a libéré une partie importante du Karabagh, et un accord de paix négocié par la Russie a été signé entre les deux belligérants.

L'accord de paix n'a cependant pas mis fin à la tension le long de la frontière, ni aux divers litiges qui opposent les deux pays.


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