L'Allemagne fustige les propos de Netanyahu rejetant la solution à deux États

18:4611/03/2024, lundi
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Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.
Crédit Photo : ABIR SULTAN / POOL / AFP
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.

Le gouvernement allemand a critiqué, lundi, l'affirmation du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu selon laquelle il empêchera la création d'un État palestinien, affirmant que Berlin s'engageait à établir un État palestinien indépendant aux côtés de l'État israélien.

Les propos de Netanyahu
"sont graves et vont à l'encontre de nos positions et des attentes de la communauté internationale"
, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, lors d'une conférence de presse tenue à Berlin. Et d'ajouter:

Il est tout à fait clair qu'en fin de compte, il n'y a pas d'alternative à la solution à deux États si l'on veut protéger les droits des Palestiniens, et que seule une solution à deux États peut garantir la sécurité d'Israël à long terme.

Fischer faisait référence aux propos tenus par Netanyahu lors d'une interview accordée, dimanche, au journal allemand BILD, dans laquelle il s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas d'État palestinien.


Nous ne voulons pas d'un État palestinien après le 7 octobre, pour la simple raison que le massacre du Hamas a commencé à partir d'un État palestinien de facto à Gaza.

"Nous ne voulons pas d'un État palestinien parce que 85 % des Palestiniens sous le contrôle de l'Autorité palestinienne soutiennent le massacre",
a déclaré Netanyahu au quotidien.

Le 26 février, le parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz a provoqué un remous politique en déclarant que la reconnaissance d'un État palestinien ne devrait plus être un
"tabou"
pour l'Allemagne, en raison de la frustration croissante de la communauté internationale face aux actions militaires d'Israël dans les territoires palestiniens occupés.

"La reconnaissance d'un État palestinien ne devrait pas être un tabou pour nous. Pour sortir de la spirale de la violence, il faut deux choses. D'abord, très rapidement, un cessez-le-feu pour libérer les prisonniers. Il doit être lié à un arrangement politique qui garantisse la sécurité des deux parties"
, a déclaré Nils Schmid, membre du SPD, dans une interview accordée à l'hebdomadaire DER SPIEGEL.

En matière de politique étrangère, le porte-parole du SPD a ajouté:


"Cela devrait inclure la normalisation des relations d'Israël avec les États arabes, mais aussi la reconnaissance d'un État de Palestine. Les frontières définitives seront à définir dans le cadre des négociations, mais au départ, toutes les parties devraient reconnaître l'objectif de ces négociations":

La création d'un État palestinien qui ne puisse pas menacer Israël.

L'Allemagne et l'Union européenne soutiennent depuis longtemps une solution à deux États au Proche-Orient, mais uniquement dans le cadre d'un règlement négocié.

Face à l'enlisement des négociations et à l'intensification de l'offensive militaire israélienne à Gaza, certains pays européens se prononcent ouvertement en faveur d'une reconnaissance plus rapide d'un État palestinien.


Israël mène une offensive militaire meurtrière contre la Bande de Gaza depuis l'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, qui aurait fait près de 1 200 morts, selon les autorités de Tel-Aviv.


Depuis lors, près de 31 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués à Gaza et plus de 72 500 autres ont été blessés, dans un contexte de destruction massive et de pénurie de produits de première nécessité.


La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de blocus frappant la plupart des denrées alimentaires, de l'eau potable et des médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.


Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide. Un arrêt rendu en janvier a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.


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