Quelques milliers de manifestants se sont rassemblés pacifiquement mardi matin dans les trois principales villes du Nigeria pour protester contre la cherté de la vie, qui a explosé depuis l'arrivée au pouvoir il y a un moins d'un an du nouveau président.
A Lagos (sud), la capitale économique, Abuja (centre), la capitale fédérale, et Kano (nord), la deuxième ville la plus peuplée du pays, plusieurs milliers de Nigérians ont pris les rues à l'appel de la confédération syndicale du Nigeria Labour Congress (NLC) pour dénoncer les réformes du président Bola Ahmed Tinubu, qui ont provoqué une explosion du coût de la vie.
Patrick Madu, 44 ans et père de cinq enfants, qui est contraint de travailler en tant que chauffeur de taxi en plus de son emploi dans la construction explique:
Nous nous réunissons à cause de la pauvreté et de l'insécurité.
Le taux d'inflation du pays frôlait les 30% en janvier et plusieurs manifestations ont déjà eu lieu depuis début février dans quelques villes mineures du nord et du centre du pays.
Le président nigérian a demandé à plusieurs reprises à la population de patienter, affirmant que ses réformes économiques permettront d'attirer les investisseurs étrangers et de faire repartir l'économie, mais les effets positifs de ces réformes tardent à se faire sentir.
Même si le nombre de manifestants à travers les trois principales villes reste dérisoire dans ce pays de plus de 220 millions d'habitants, le mouvement illustre un véritable ras-le-bol général de la population nigériane qui subit des privations croissantes.
"Devenus des mendiants"
De nombreux Nigérians ont dû renoncer à des aliments désormais considérés comme des produits de luxe, tels que la viande, les œufs, le lait et les pommes de terre.
Habibu Idris, un jeune home au milieu des quelque 500 manifestants rassemblés à Kano s'agace:
La situation économique est de plus en plus insupportable, le coût de la vie est bien plus élevé que ce que l'on gagne, nous sommes devenus des mendiants.
Trop c'est trop, il n'y a plus d'espoir pour nous ici.
Ce qui n'a pas dissuadé le NLC de convoquer une nouvelle journée nationale de manifestations mercredi.