La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre par Emmanuel Macron, officialisée ce jeudi 5 septembre, a déclenché une vague de critiques au sein de l'opposition, qui dénonce un non-respect du vote des Français.
Le Président vient de nier officiellement le résultat des élections législatives qu'il avait lui-même convoquées.
Cette crise politique soulève la question du bon fonctionnement des institutions françaises: comment Michel Barnier, ancien commissaire européen, parviendra-t-il à gouverner avec une Assemblée fragmentée et un Nouveau front populaire (alliance de gauche) déterminé à s'opposer ?
Situation politique
Pour rappel, après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires, le Président français Emmanuel Macron avait écarté, lundi 26 août, la formation d'un gouvernement dirigé par Lucie Castets et soutenu par le Nouveau Front Populaire (NFP), pourtant arrivé premier lors du second tour des élections législatives (7 juillet).
Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions qui ont visé à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration de l'Élysée à Anadolu.
Lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, la coalition du NFP (gauche) a réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges sur 577. La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l'Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.
Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges. Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges.