La justice européenne a condamné jeudi la Hongrie à payer une amende record de 200 millions d'euros, ainsi qu'une astreinte d'un million d'euros par jour, pour non-respect du droit de l'UE en matière d'asile. Une décision aussitôt fustigée par Viktor Orban.
La CJUE, saisie par la Commission européenne explique:
Ce manquement, qui consiste à éluder délibérément l'application d'une politique commune de l'Union dans son ensemble, constitue une violation inédite et exceptionnellement grave du droit de l'Union.
Sous l'égide du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, le pays d'Europe centrale a bâti des clôtures à ses frontières et restreint le dépôt des demandes d'asile aux ambassades à l'étranger, une politique qui lui a déjà valu plusieurs condamnations de la Cour de justice de l'UE.
"Inacceptable"
Viktor Orban a aussitôt dénoncé cette décision.
L'amende de 200 millions d'euros plus 1 million d'euros par jour (!!!) pour avoir défendu les frontières de l'UE est scandaleuse et inacceptable.
Ce pays s'est aussi opposé au Pacte européen sur la migration et l'asile, une grande réforme adoptée mi-mai par l'UE prévoyant notamment un mécanisme de solidarité obligatoire envers les États membres confrontés à une pression migratoire. Cette solidarité peut se traduire par l'accueil de demandeurs d'asile ou par une contribution notamment financière.
L'exécutif européen va aussi demander au gouvernement hongrois comment il compte se mettre en conformité avec la décision de la Cour, a poursuivi le porte-parole, précisant que le recouvrement de la pénalité journalière d'un million d'euros dépendrait de la réponse de Budapest.
C'est ce que l'exécutif européen a déjà fait à l'encontre de la Pologne. Ce pays avait écopé de sanctions financières journalières dans l'affaire de la fermeture d'une énorme mine de charbon à ciel ouvert et en raison de réformes accusées de saper l'indépendance des juges -deux dossiers réglés depuis. La somme totale des astreintes accumulées s'est élevée à plus de 620 millions d'euros.
Budapest est depuis des années dans le collimateur de l'Union européenne pour des atteintes aux principes de l'État de droit.