La Corée du Nord dément fournir des troupes à Moscou pour la guerre en Ukraine

15:3522/10/2024, mardi
AFP
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (C) visitant le commandement du 2e corps de l'armée populaire coréenne, dans un lieu non divulgué en Corée du Nord, le 18 octobre 2024.
Crédit Photo : STR / KCNA VIA KNS / AFP
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (C) visitant le commandement du 2e corps de l'armée populaire coréenne, dans un lieu non divulgué en Corée du Nord, le 18 octobre 2024.

La Corée du Nord a nié fournir à la Russie des troupes qui pourraient être mobilisées dans le conflit en Ukraine, un représentant de Pyongyang à l'ONU allant même jusqu'à qualifier de "rumeur sans fondement" l'affirmation de Séoul.

"En ce qui concerne la soi-disant coopération militaire avec la Russie, ma délégation ne ressent pas le besoin de commenter ces rumeurs stéréotypées sans fondement"
, a déclaré un représentant nord-coréen lors d'une session de l'Assemblée générale de l'ONU lundi en fin de journée à New York.

Les affirmations de Séoul
"visent à salir l'image de la République populaire démocratique de Corée et à saper les relations légitimes, amicales et coopératives entre deux États souverains"
, a-t-il ajouté. La Corée du Sud a convoqué lundi l'ambassadeur russe à Séoul pour demander le retrait
"immédiat"
des soldats envoyés, selon Séoul, par Pyongyang pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l'Ukraine, selon le ministère sud-coréen des Affaires étrangères. Ce dernier a
"souligné que la coopération entre la Russie et la Corée du Nord (...) n'est pas dirigée contre les intérêts de la sécurité de la Corée du Sud"
.

Ni l'OTAN ni les États-Unis n'ont confirmé le déploiement, mais les deux ont estimé que si les informations étaient avérées, il s'agirait d'une escalade potentiellement dangereuse dans le conflit ukrainien.

Quelque 1.500 soldats des forces spéciales nord-coréennes se trouvent déjà en Russie pour s'acclimater et devraient bientôt se rendre sur le front, a déclaré vendredi l'agence sud-coréenne du renseignement, qui s'attend à l'envoi de quelque 12.000 soldats au total. Dans son rapport, le Service national du renseignement (NIS) sud-coréen publie en outre des images satellites détaillées montrant, selon lui, le premier déploiement de ces militaires.


La puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a réagi mardi en publiant une déclaration dans laquelle elle qualifie Kiev et Séoul de
"mauvais chiens élevés par les États-Unis"
. Kim Yo Jong a de nouveau accusé la Corée du Sud d'envoyer des drones sans pilote vers la capitale nord-coréenne Pyongyang, affirmant que la mise en scène d'une
"provocation militaire"
contre un État nucléaire comme la Corée du Nord ne peut être faite que par des
"fous des régimes de Séoul et de Kiev"
. Séoul et Kiev livrent
"des remarques imprudentes contre les États dotés d'armes nucléaires, sans aucune capacité de suivi"
, a-t-elle déclaré.

L'armée sud-coréenne a initialement nié avoir envoyé des drones, mais a ensuite refusé de commenter, même après que Pyongyang a publié des images de ce qu'elle prétend être un drone envoyé depuis Séoul. Kim Yo Jong a déclaré que l'enquête de Pyongyang sur cette affaire était toujours en cours et que
"la vérité derrière la provocation méprisable"
du Sud -qui, selon elle,
"ne pourra jamais être pardonnée"
- sera
"analysée plus en détail"
. Mardi, Séoul a
"fermement condamné"
la Corée du Nord demandant le retrait immédiat des troupes nord-coréennes.

"La Corée du Nord, qui a fourni des armes militaires à grande échelle à la Russie et envoyé des troupes pour participer à la guerre d'agression illégale de la Russie en Ukraine, constitue une menace importante pour la sécurité non seulement de notre pays, mais aussi de la communauté internationale"
, a déclaré le Conseil national de sécurité.

Le gouvernement sud-coréen
"exige le retrait immédiat des troupes nord-coréennes et déclare que si l'alliance militaire actuelle entre la Corée du Nord et la Russie se poursuivait, il ne resterait pas les bras croisés"
.

L'agence de presse sud-coréenne Yonhap a rapporté mardi que Séoul envisageait d'envoyer une délégation en Ukraine, composée de militaires du renseignement, pour surveiller le déploiement de troupes nord-coréennes, citant une source gouvernementale.

Alors que les relations entre Pyongyang et Séoul sont au plus bas depuis des décennies, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, s'est encore rapprochée de la Russie, alliée du régime nord-coréen depuis sa création après la Seconde Guerre mondiale.


La Corée du Sud et les États-Unis affirment de longue date que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un envoie en Russie des armes qui sont utilisées en Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine a fait une rare visite à Pyongyang en juin, au cours de laquelle les deux pays ont signé un traité de défense mutuelle. Les détails du traité n'ont pas été dévoilés, alimentant ainsi les spéculations sur de nouveaux transferts d'armes, qui violent les sanctions adoptées par l'ONU contre la Russie et la Corée du Nord.


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