Propos sur Tiananmen: la Chine accuse Blinken d'inciter à la "confrontation idéologique"

12:465/06/2024, mercredi
AFP
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.
Crédit Photo : Pedro Pardo / AFP
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.

La Chine a accusé mercredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken de provoquer une "confrontation idéologique", après ses propos soutenant les manifestants de la place Tiananmen qui avaient été tués par l'armée chinoise il y a 35 ans.

"Nous demandons instamment à la partie américaine de corriger immédiatement son erreur et de respecter avec sincérité la souveraineté et la voie de développement choisie par la Chine"
, a indiqué devant la presse Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Elle a appelé
"à honorer l'engagement pris par les dirigeants américains de respecter le système politique chinois et de ne pas chercher à le changer, cesser de provoquer une confrontation idéologique et de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine sous le prétexte des droits humains"
.

Le 4 juin 1989, les dirigeants chinois avaient envoyé l'armée pour déloger les manifestants pacifiques de la grande place Tiananmen, au cœur de Pékin, mettant ainsi fin à des semaines de protestations dénonçant la corruption et appelant à des réformes politiques. Des centaines de personnes, voire plus d'un millier selon certaines estimations, ont été tuées dans divers quartiers de la capitale et notamment ceux donnant accès à la place.

"Le courage et le sacrifice des personnes qui se sont levées sur la place Tiananmen il y a 35 ans ne seront pas oubliés",
a affirmé mardi Antony Blinken, cité dans un communiqué. Le secrétaire d'État américain a par ailleurs qualifié de "massacre" la répression du 4 juin 1989.

Il a souligné que les États-Unis soutenaient les appels lancés par les manifestants de Tiananmen pour que la Chine reconnaisse les droits humains tels qu'ils sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies.
"Nous continuerons à nous exprimer et à travailler de concert avec la communauté internationale pour exiger que la Chine rende des comptes pour les violations des droits humains commises à l'intérieur et à l'extérieur de ses frontières"
, a-t-il encore dit.

La répression du mouvement de la place Tiananmen reste un sujet tabou en Chine, où le gouvernement et l'armée n'ont jamais exprimé de regrets quant à leur gestion des manifestations.


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