Crédit Photo : Présidence Kenya /
Le Président kenyan William Ruto.
Le président kényan, William Ruto, a exprimé vendredi sa confiance quant au déploiement prochain de policiers kényans dans le cadre d'une mission soutenue par l'ONU en Haïti, un pays en proie à la violence des gangs.
Le Kenya, un pays d'Afrique de l'Est, souhaite envoyer 1 000 policiers dans l'État des Caraïbes. Le début de ces opérations controversées devrait être annoncé dans les prochaines semaines, bien qu'il reste entouré d'incertitudes.
Alors qu'il était en visite d'État aux États-Unis la semaine dernière, M. Ruto avait affirmé à la BBC qu'il s'attendait à l'arrivée des forces kényanes dans environ trois semaines. Sur le terrain, seule une équipe de reconnaissance a officiellement commencé à travailler.
"J'ai reçu un compte-rendu complet de l'équipe qui a effectué une mission d'évaluation afin d'établir l'état de préparation pour le déploiement de nos officiers",
a écrit M. Ruto sur le réseau social X.
"Je suis confiant quant à l'exécution du mandat de la résolution 2699"
du Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il ajouté.
La résolution 2699, adoptée en octobre dernier, a autorisé le déploiement d'une mission multinationale de sécurité à Haïti.
La mission, dans laquelle les États-Unis sont très impliqués sur le plan logistique - sans toutefois fournir d'hommes -, doit épauler la police haïtienne dans la lutte contre les gangs qui terrorisent la population.
D'autres pays doivent également contribuer à cette force, notamment le Bénin, les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade et le Tchad.
Haïti, pays pauvre des Caraïbes, souffre depuis des décennies d'une instabilité politique chronique.
La capitale Port-au-Prince est à 80 % aux mains des bandes criminelles, accusées de nombreuses exactions, notamment des meurtres, des viols, des pillages et des enlèvements contre rançon.
Au Kenya, l'opération suscite de vives critiques et a fait l'objet de recours en justice.
Un parti d'opposition a déposé mi-mai un nouveau recours pour l'empêcher, accusant le gouvernement d'
, ce dernier ayant jugé l'opération
"inconstitutionnelle, illégale et invalide"
le 26 janvier, mais le gouvernement a passé outre.
Human Rights Watch a également affirmé dans un communiqué cette semaine que, au-delà des procédures judiciaires, la mission faisait face à des interrogations concernant le
"respect des droits humains"
, ainsi que des préoccupations financières.
La police kényane est souvent accusée par les défenseurs des droits d'utiliser excessivement la force et de mener des exécutions extra-judiciaires.
Selon l'ONG, le "fonds fiduciaire" de l'opération a reçu jusqu'ici 21 millions de dollars, bien en deçà des 600 millions de dollars de coûts totaux estimés pour l'opération.
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