L'avion immobilisé depuis jeudi dans la Marne (Nord-Est de la France) a redécollé lundi à 14H35 (13H35 GMT) vers Bombay, avec 276 passagers indiens à bord sur les 303 initiaux, les deux passagers soupçonnés d'être des passeurs ayant pour leur part été laissés libres par la justice.
Outre ces deux Indiens, 25 autres, dont deux mineurs, restent pour le moment en France après avoir formulé une demande d'asile, qui va être étudiée à l'aéroport parisien Roissy-Charles de Gaulle, a précisé la préfecture de la Marne dans un communiqué.
L'Airbus A340 de la compagnie roumaine Legend Airlines, immobilisé à l'aéroport de Vatry (Marne) depuis jeudi après-midi en raison de soupçons de trafic d'êtres humains, a repris son vol en direction de Bombay, selon ses déclarations.
Le parquet de Paris avait demandé leur placement en détention provisoire.
L'enquête judiciaire concerne des allégations relatives à l'assistance à l'entrée et au séjour illégal de ressortissants étrangers sur le territoire en bande organisée, ainsi que la participation à une association de malfaiteurs, selon les informations fournies par le parquet.
Escale technique
La qualification de traite des êtres humains en bande organisée n'a pas été retenue à ce stade, car les 303 Indiens seraient montés volontairement dans cet avion, selon une source proche du dossier.
L'embarquement a pris plusieurs heures. Le personnel de bord est monté aux alentours de midi, puis les passagers sont arrivés par grappes, à bord de bus, et sont montés par une rampe couverte.
Zone d'attente
Selon une source proche du dossier, ces Indiens, probablement des travailleurs aux Emirats arabes unis, pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d'entrer illégalement aux Etats-Unis ou au Canada.
S'ils sont vraiment victimes de traite, ce n'est pas normal de simplement les faire repartir vers un autre pays.
Selon la préfecture de la Marne, des lits individuels, des toilettes et des douches avaient été installés dans la zone d'attente de l'aéroport, créée de toutes pièces pour faire face à cette situation inédite.
La justice a remis en cause dimanche la légalité de la procédure maintenant les passagers dans cette zone d'attente, la jugeant illégale pour les trois premiers passagers auditionnés par un juge des libertés et de la détention.