Imane Maarifi: "Si je dois être un dommage collatéral, ce sera un honneur"

17:1312/09/2024, Perşembe
MAJ: 12/09/2024, Perşembe
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L'infirmière française, Imane Maarifi.
Crédit Photo : X /
L'infirmière française, Imane Maarifi.

Imane Maarifi s'est fait connaître du grand public après s'être rendue à Gaza, en janvier dernier, au chevet du peuple palestinien qui subit les lourdes conséquences de la guerre lancée par Israël après le 7 octobre.

Cette infirmière, fervente militante de la cause palestinienne, a eu la surprise de voir son domicile perquisitionné le 5 septembre dernier devant ses enfants, avant d'être placée en garde à vue.


A l'origine de cette procédure finalement classée sans suite, un appel, qu'elle a passé au salon Hoche, qui accueillait, le week-end dernier, un salon immobilier israélien, soupçonné de proposer à la vente, des biens situés en Palestine occupée et donc issus de la colonisation des territoires palestiniens.


Dans un entretien accordé à Anadolu, elle raconte avoir été cueillie à son domicile jeudi matin par des policiers venus l'emmener suite à cet appel qu'elle a heureusement eu la présence d'esprit d'enregistrer le contenu.


Placée en garde à vue jusqu'à 17 heures 30, l'infirmière a été auditionnée pendant plus de deux heures pour s'expliquer sur les faits mais a également dû répondre à des questions relatives à son engagement pour la Palestine.


"Ils m'ont demandé quand est-ce-que j'avais été à Gaza, avec qui, avec quelle organisation et ce que j'avais fait là-bas. J'ai dit que j'ai travaillé, que j'étais infirmière"
, relate Imane Maarifi.

Et de poursuivre:
"Ensuite ils m'ont demandé ce que je disais à mes enfants de mon engagement, comment ils le prenaient, comment je leur parlais du conflit. J'ai répondu et ils m'ont directement demandé si j'avais menacé les organisateurs du salon, j'ai dit que non et que j'avais l'enregistrement de l'appel".

Les autorités ont ensuite procédé
"à la fouille du téléphone"
de la jeune femme et l'ont exploré
"de fond en combles"
jusqu'aux messages privés contenus sur les diverses applications et ont enregistré les numéros de téléphones de tous les membres du groupe de soignants
"blouses blanches pour Gaza".

Imane Maarifi explique avoir appris, pendant sa garde à vue, que le député Thomas Portes ainsi que d'autres militants étaient présents aux abords du commissariat pour la soutenir.

"Pour arriver à ce que nous demandons, c'est à dire, un cessez-le-feu, une décolonisation, et l'autodétermination du peuple palestinien, il y aura forcément des dommages collatéraux, et j'ai bien peur d'être un de ces dommages mais en même temps je me dis qu'il en faut. Pour arriver à tout ça il en faut et si je dois l'être ce sera un honneur".

Je ne me tairai pas, je continuerai de ne refuser ni interview, ni prise de parole, ni conférence, quand je témoigne factuellement de ce que j'ai fait (à Gaza).

"Je suis un témoin de moralité et c'est avec toute mon éthique que je me dois de témoigner. Personne ne me fera taire et ne me fera reculer sur ça"
, promet Imane Maarifi.

Dimanche déjà, elle avait appelé, depuis la Place de la Nation où se tenait un rassemblement pour dire
"stop au génocide"
, à poursuivre la mobilisation et à l'amplifier.

Elle avait lancé:


La Palestine est en cours de nettoyage ethnique, n'ayons plus peur des mots. Il faut vraiment que cette mobilisation soit constante.

Pour rappel, le salon Icube qui s'est tenu durant le week-end à Paris, avait déjà été organisé à Nice en juin dernier, affichant fièrement plusieurs logos sur ses supports publicitaires, dont celui du "Département promotion de l'alya" et celui de la "World Zionist Organization" et provoquant la colère des pro-palestiniens.


L'évènement, qui proposait des
"projets immobiliers neufs, secondes mains et locations dans tout le pays",
était initialement ouvert
"sans inscriptions",
avant que, face à la polémique, les organisateurs ne décident que l'entrée se ferait uniquement sur inscription, interdisant également l'accès à la presse, pourtant venue en nombre, comme l'avait constaté la correspondante d'Anadolu sur place.

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