Guyana: les descendants britanniques d'un ancien propriétaire d'esclaves demandent pardon

16:4326/08/2023, Cumartesi
MAJ: 26/08/2023, Cumartesi
AFP
Charles Gladstone, arrière-arrière-arrière-petit-fils de John Gladstone ancien propriétaire d'esclaves de Guyana, demandant pardon. Crédit Photo: Kenny Bacchus / AFPTV / AFP
Charles Gladstone, arrière-arrière-arrière-petit-fils de John Gladstone ancien propriétaire d'esclaves de Guyana, demandant pardon. Crédit Photo: Kenny Bacchus / AFPTV / AFP

Les descendants britanniques d'un ancien propriétaire d'esclaves au Guyana ont demandé pardon vendredi à Georgetown pour l'action de leur ancêtre, mais ont reçu un accueil houleux de la part d'un groupe de militants. 

"L'esclavage a été un crime contre l'humanité et ses conséquences néfastes continuent d'être ressenties dans le monde aujourd'hui. C'est avec une profonde honte et du regret que nous reconnaissons l'implication de notre ancêtre dans ce crime, et que nous présentons avec sincérité nos excuses aux descendants des esclaves du Guyana",
a déclaré Charles Gladstone, arrière-arrière-arrière-petit-fils de John Gladstone, propriétaire d'esclaves à Demerara (nord, ancienne colonie où se trouve actuellement Georgetown).

S'exprimant lors du lancement du Centre international pour l'étude des migrations et de la diaspora de l'université de Guyana, M. Gladstone a appelé le Royaume-Uni à engager des discussions avec la Communauté des Caraïbes (Caricom) pour des dédommagements de l'esclavage et
"afin que les deux parties puissent s'acheminer ensemble vers un avenir meilleur".

John Gladstone, père du Premier ministre britannique du XIXe siècle, William Gladstone (1809-1898), aurait également participé au transport de milliers d'Asiatiques pour travailler comme ouvriers sous contrat après l'abolition de l'esclavage en 1834
. Les Gladstone présents à Georgetown ont aussi présenté leurs excuses pour cet épisode qui a conduit à des
"injustices manifestes et multiples".

Après le discours, des manifestants descendants d'esclaves africains ont brandi des pancartes, refusant les excuses. L'un d'eux a crié :


Elles ne sont pas acceptées;

Sur des pancartes, on pouvait lire: "
Votre culpabilité est réelle, Charlie. Les Gladstone sont des meurtriers"
ou
"Justice pour l'esclavage! Réparations maintenant".

Ou encore
"Nos ancêtres méritent une vraie justice",
"Chers héritiers Gladstone, est-ce là ce que valent nos ancêtres à vos yeux? Quelle honte!" 

Parmi ces manifestants, la militante afro-guyanienne Nicole Cole a estimé dans des déclarations faites qu
'"aucune excuse ne peut suffire".

"Mais c'est un pas vers la reconnaissance qu'un crime a été commis et que la vie des gens en a été bouleversée",
a-t-elle ajouté, soulignant
"la marque indélébile que l'esclavage a laissée".

Charles Gladstone et cinq autres membres de la famille présents ont promis de soutenir le travail du nouveau département universitaire et annoncé la création d'un fonds pour soutenir divers projets au Guyana. 

"Notre objectif est de créer des relations significatives et durables entre notre famille et le peuple du Guyana",
a-t-il déclaré. 

"Nous exhortons également les autres descendants de ceux qui ont bénéficié de l'esclavage à ouvrir le dialogue sur les crimes commis par leurs ancêtres et sur ce qu'ils pourraient faire pour construire un avenir meilleur",
a encore lancé Charles Gladstone.

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