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Le Premier ministre démissionnaire de France, Gabriel Attal.
Costume de Premier ministre pour parler lutte anti-drones pendant les Jeux olympiques 2024 (26 juillet-11 août) qui débutent vendredi, costume de député chef de groupe parlementaire pour préparer un "pacte de coalition". Gabriel Attal navigue entre ses différentes missions cet été, une situation inédite en France.
"Rien ne doit pouvoir nous échapper"
. Devant un hélicoptère Fennec capable d'intercepter des aéronefs, Gabriel Attal vante la mobilisation des armées dans la lutte anti-drones pendant les JO de Paris, un enjeu crucial de sécurité pour cet événement mondial.
Car en France c'est le Premier ministre qui est chargé directement de la sécurité de l'espace aérien. Si un avion refuse d'obtempérer et qu'il faut le détruire - ce qui n'est jamais arrivé - c'est lui qui prend la décision au bout d'une chaîne de commandement très courte.
Pourtant le jeune Premier ministre, nommé le 9 janvier, n'a plus toutes ses prérogatives depuis que le président français Emmanuel Macron a accepté la démission de son gouvernement il y a une semaine, après l'échec de son camp aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, où il est arrivé deuxième derrière la gauche et devant l'extrême droite.
Devenu chef d'un gouvernement
, Gabriel Attal n'est plus chargé que des affaires courantes, dans lesquelles se sont glissés, du fait de leur caractère exceptionnel, les Jeux olympiques.
Or depuis qu'il est
, Gabriel Attal, qui a été réélu député dans les Hauts-de-Seine (à l'ouest de la capitale), a retrouvé son mandat de parlementaire et peut siéger à l'Assemblée nationale, la chambre basse du parlement français.
Il est même désormais rémunéré à ce titre, et non plus au titre de Premier ministre.
Pleinement député, il a pu passer de longues heures à l'Assemblée nationale pour consolider un groupe de députés du camp macroniste très éprouvés par la dissolution mais qui ont apprécié son investissement dans la campagne. Et l'ont rapidement élu président de leur groupe le samedi suivant la démission du gouvernement.
Rattrapé par l'urgence de l'actualité, Gabriel Attal a toutefois remis sa casquette de Premier ministre jeudi dernier à Nice après un incendie criminel qui a fait sept morts.
Il a emmené à cette occasion son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, un temps concurrent pour la présidence du groupe à l'Assemblée et qui s'est fait discret à ses côtés devant les caméras.
Ce déplacement ne l'a pas empêché de revenir à Paris juste à temps, cette fois comme député, dans l'après-midi pour participer à l'élection du président de l'Assemblée nationale et à tous les votes qui ont suivi sur les postes clés de la chambre basse.
Dimanche, toujours dans son costume de chef de groupe, il a écrit à ses députés pour leur demander de formuler des propositions en vue d'un
avec
"la gauche et/ou la droite républicaines".
Comme s'il œuvrait à une base de gouvernement pour son successeur, qui n'a toujours pas été désigné.
Gabriel Attal assure pourtant qu'il ne
le prochain Premier ministre et son entourage précise que cette initiative de
est purement législative.
Les frontières entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif sont ainsi devenues très poreuses en France, alors que la Constitution stipule que
"les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire"
, contrairement au Royaume-Uni, où les ministres sont obligatoirement députés.
Mais le code électoral semble autoriser la double casquette quand le gouvernement est démissionnaire, même si cette configuration fait régulièrement débat parmi les spécialistes.
Dans l'entourage de Gabriel Attal, on souligne que l'Assemblée ne va plus siéger cet été - moment d'une traditionnelle coupure pour les parlementaires -, ce qui lui permettra de moins endosser son costume de député.
"Le fait que l'on soit tous au complet à nos postes, je ne sais pour combien de temps, ne me semble pas être la réponse au vote démocratique qui s'est exprimé"
, estime toutefois un ministre. Car un gouvernement démissionnaire ne peut plus être renversé par le Parlement, devant lequel il n'est plus responsable.
Face à cette double casquette
, inédite sous la Ve République, ce ministre plaide pour qu'un nouveau gouvernement soit trouvé avant la reprise des travaux de l'Assemblée, qui démarrent en septembre en commissions.
Il a aussi tranché: il ne participera pas à la cérémonie d'ouverture des JO vendredi.
"Je ne suis pas là pour paraître, je suis là pour gérer les affaires courantes"
, a-t-il dit.
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