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ÉDITION:

France: dix prévenus jugés mardi pour escroquerie aux objets d'art africain

22:062/02/2024, vendredi
AFP
Certains individus malintentionnés acquièrent des articles disponibles sur le marché, puis les commercialisent en prétendant qu'il s'agit d'objets anciens.
Crédit Photo : Sharon Ang / Pixabay
Certains individus malintentionnés acquièrent des articles disponibles sur le marché, puis les commercialisent en prétendant qu'il s'agit d'objets anciens.

En France dix personnes doivent être jugées mardi pour avoir escroqué des particuliers en leur vendant des objets d'art africain frauduleusement présentés comme ayant de la valeur et provenant du Cameroun, a appris vendredi l'AFP de sources policières.

Les 10 prévenus qui comparaîtront devant le tribunal de Bobigny (dans la banlieue nord-est de Paris) sont Camerounais ou Franco-Camerounais, domiciliés pour la majorité autour de la capitale, et âgés d'une trentaine à une cinquantaine d'années. Parmi eux, certaines sont soupçonnées d'avoir blanchi de l'argent.


L'enquête, menée par l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) de la police judiciaire, débute en février 2022, après un signalement de Tracfin, le service de renseignement financier du ministère de l'Économie français.


Les victimes, quatre personnes, ont subi un préjudice s'élevant au total à plus de 570.000 euros. Elles ont toutes le même profil: âgées de 70 à 80 ans, dotées d'une certaine ressource financière, elles ont pour la plupart vécu en Afrique ou ont un lien avec l'Afrique, détaille à l'AFP la cheffe de groupe de l'OCBC.

Elles sont approchées par des rabatteurs, sur des brocantes à Paris ou dans une rue de la capitale bien connue pour ses galeries d'art africain, qui
"se présentent comme quelqu'un qui peut vous fournir des objets"
, dit la policière.

En général, les victimes commencent par acheter à ces marchands des pièces d'artisanat africain dont
"elles savent que ce ne sont pas des objets anciens"
ni de valeur. Mais, une fois un
"lien de confiance"
établi avec les victimes, les marchands leur proposent d'investir dans de prétendues pièces de collection. Les vendeurs fournissent alors des documents - en réalité des faux - signés du ministère de la Culture au Cameroun qui attesteraient de l'authenticité de ces objets, prétendument détenus par un chef de tribu d'un village camerounais qui voudrait les vendre.

Les marchands assurent en outre aux victimes qu'elles pourraient réaliser une importante plus-value en revendant ces pièces. Les escrocs prétendent qu'un second acheteur, américain, est prêt à les racheter pour une importante somme d'argent.


"La victime rentre alors dans un engrenage"
, poursuit la policière.

"Elle commence à payer pour acheter quelques objets, ensuite on lui dit qu'il faut payer pour des documents pour faire sortir les pièces, puis pour la livraison, le transport ... et elles finissent par donner énormément d'argent".

Les soi-disant objets n'existent pas en réalité.
"Une des victimes a reçu des statues en bois, mais qui ne sont pas du tout des objets anciens comme les marchands le disaient"
, poursuit la policière.

L'argent repartait pour l'essentiel au Cameroun, notamment sous forme de transferts d'argent internationaux via notamment Western Union. Ce type d'escroquerie a pris de l'ampleur depuis une dizaine d'années, avec la
"montée en puissance"
du marché de l'art africain, souligne la policière. Ces escroqueries touchent toute la France, dit-elle.

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