En Ouzbékistan, une présidentielle promise au sortant Mirzioïev

10:079/07/2023, Pazar
AFP
Un panneau d'affichage de campagne du président sortant et du candidat à la présidence de l'Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev, à Krasnogorsk, à quelque 60 km de Tachkent, le 8 juillet 2023. Crédit Photo: VYACHESLAV OSELEDKO / AFP
Un panneau d'affichage de campagne du président sortant et du candidat à la présidence de l'Ouzbékistan, Shavkat Mirziyoyev, à Krasnogorsk, à quelque 60 km de Tachkent, le 8 juillet 2023. Crédit Photo: VYACHESLAV OSELEDKO / AFP

Quelque 20 millions d'Ouzbeks élisent dimanche leur président lors d'un scrutin anticipé à l'issue duquel le dirigeant Chavkat Mirzioïev, se présentant comme un réformateur, devrait aisément être reconduit pour la troisième fois à la tête du pays le plus peuplé d'Asie centrale.

Les quelque 10.000 bureaux de vote, qui doivent fermer à 20H00 (15H00 GMT), ont ouvert à 08H00 locales (03H00 GMT), après qu'a retenti l'hymne ouzbek, ont constaté des journalistes à Tachkent, capitale de cette ex-république soviétique.


Cette présidentielle a été convoquée par M. Mirzioïev dans la foulée du référendum constitutionnel, adopté par plus de 90% des électeurs de ce pays riche en gaz à la position stratégique car frontalier de tous les autres Etats de la région, dont l'Afghanistan.

Devant consacrer le projet de "Nouvel Ouzbékistan" plus juste, mantra du président affiché partout à travers cette ex-république soviétique
, le scrutin du 30 avril a également validé le passage du quinquennat au septennat et autorise Chavkat Mirzioïev à se représenter pour deux mandats supplémentaires.

Des mesures qui permettent au dirigeant de 65 ans de rester théoriquement au pouvoir jusqu'en 2037 en Ouzbékistan, après des larges victoires lors de scrutins critiqués par les observateurs internationaux pour leur manque de réelle concurrence.


L'issue du vote fait peu de doute et tous les Ouzbeks ont assuré qu'ils donneraient leur voix au dirigeant sortant, qui fait face à trois candidats quasi-inconnus du grand public.


"Ce sont mes premières élections, je vais voter pour Chavkat Mirzioïev, car je veux qu'il y ait plus de perspectives pour la jeunesse et d'endroits pour étudier",
espère Milana Iouldacheva, 18 ans, à Krasnogorsk, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tachkent.

Une demande qui fait écho à l'une des promesses du président sortant, qui assure vouloir ouvrir
"500.000 nouvelles places chaque année pour étudier".

Forte croissance démographique


Quant à Rousibou Guibadoullina, vendeuse de rue, elle aimerait
"demander au président candidat Mirzioïev que la jeune génération puisse se reposer dans des camps de vacances l'été, comme sous l'Union soviétique",
dans cette ancienne cité minière où une fresque murale des années cinquante à la gloire de l'URSS est visible sur un immeuble de la place principale.

Car dans ce pays à majorité jeune avec une forte croissance démographique, les difficultés économiques persistent malgré les progrès, avec de nombreux Ouzbeks devant se rendre en Russie pour nourrir leurs familles.


Couvreur de 64 ans et habitant de Krasnogorsk, ancienne cité minière, Abdouali Nourmatov attend du président qu'il règle les
"problèmes de gaz et d'électricité",
après l'hiver dernier marqué par des coupures à répétition, Chavkat Mirzioïev assurant vouloir y mettre fin.

A l'international, l'objectif affiché de M. Mirzioïev est de poursuivre sa politique d'ouverture afin d'attirer des investissements étrangers, en rupture avec le quart de siècle d'isolement de l'Ouzbékistan sous Islam Karimov, dont il était le Premier ministre.

Mais en interne, le paysage politique n'a que peu évolué, avec seulement cinq partis autorisés, tous soutenant peu ou prou la politique présidentielle.


Et ce scrutin ne fait pas exception, avec un immense favori qui fait face à des concurrents quasi-inconnus, bien que les programmes et affiches, en ouzbek et en russe, soient répartis de façon équitable entre les candidats.


Une formule déjà éprouvée lors les scrutins dans les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale et pointé du doigt par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qualifiant la campagne de "discrète, reflétant l'absence d'opposition au président sortant".


Et des ONG ont critiqué la répression de rares manifestations contre un amendement constitutionnel en juillet 2022 dans le nord du pays, ayant fait 21 morts selon le bilan officiel.


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