Législatives en France: menacé, Macron promet d'agir jusqu'en 2027

12:2524/06/2024, Pazartesi
AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.
Crédit Photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Le président de la République française, Emmanuel Macron.

À une semaine des législatives françaises, le président français Emmanuel Macron a promis dimanche "d'agir jusqu'en mai 2027", fin de son mandat, alors que son camp se trouve menacé par l'avancée de l'extrême droite.

"Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu'en mai 2027"
, a déclaré le chef de l'Etat dans une lettre aux Français diffusée dans la presse, alors que certains parmi ses adversaires, Marine Le Pen (Rassemblement national, extrême droite) en tête, suggèrent qu'il sera contraint à la démission en cas de défaite aux législatives des 30 juin et 7 juillet.

Il s'est dit déterminé à agir
"comme votre Président, protecteur à chaque instant de notre République, de nos valeurs, respectueux du pluralisme et de vos choix, à votre service et à celui de la Nation".

"Malaise démocratique"


Revenant dans cette missive sur les raisons qui l'ont poussé, au soir des élections européennes, à prononcer la dissolution de l'Assemblée, M. Macron a reconnu que sa décision avait suscité parfois de la
"colère".

Il a surtout détaillé les enjeux du scrutin à venir, qui n'est
"ni une élection présidentielle, ni un vote de confiance envers le président de la République"
mais la réponse à
"une seule question: qui pour gouverner la France".

Assurant mesurer
"le malaise démocratique", "cette fracture entre le peuple et ceux qui dirigent",
M. Macron admet que:

La manière de gouverner doit changer profondément.

Ces déclarations du président interviennent alors que son camp cherche à combler son retard sur la coalition de gauche et surtout l'extrême droite, grande favorite, en promettant
"changement"
et gouvernance plus près du peuple.

"Il y aura, quel que soit le résultat, un avant et un après",
a martelé dimanche le Premier ministre Gabriel Attal sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro.  

Le chef de file du camp présidentiel a reconnu:


Dans la méthode, dans la gouvernance, on doit faire mieux.

Selon deux derniers sondages, le Rassemblement national et ses alliés obtiendrait entre 35,5 et 36% des voix, devant le Nouveau Front populaire, alliance de partis de gauche (27 à 29,5%), et le camp présidentiel (19,5 à 20%).

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a admis sur une chaîne d'information que les macronistes avaient été
"trop verticaux". "On n'a pas associé les Français". 

Une critique récurrente adressée à Emmanuel Macron, à laquelle il a tenté de répondre par des initiatives telles que le Grand Débat national, vaste consultation citoyenne engagée après la révolte des
"gilets jaunes"
, qui avait vu en 2018/2019 des centaines de milliers de personnes se soulever contre sa politique économique et sociale.

Porté par la dynamique des européennes, le président du RN Jordan Bardella a lui abordé la deuxième semaine de la campagne en jouant la carte du rassemblement.


Réitérant qu'il n'accepterait le poste que s'il obtenait la majorité absolue, il affirme dans une interview au Journal du dimanche:


Je veux réconcilier les Français et être le Premier ministre de tous les Français.

"Qu'il se taise"


Le RN doit dévoiler lundi matin ses
"priorités du gouvernement d'union nationale"
qu'il entend instaurer.

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est déclaré
"préoccupé par les élections en France".

J'espère que les partis qui ne sont pas celui de (Marine) Le Pen, pour le dire ainsi, remporteront les élections. Mais c'est au peuple français de décider. 

Dans les rues de France, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dimanche pour dénoncer le
"danger"
pour les droits de femmes que représenterait une victoire du RN.

L'alliance de gauche, elle, s'est embourbée dans les spéculations autour de son candidat au poste de Premier ministre, question sensible au sein du Nouveau Front populaire, réunissant communistes, gauche radicale, écologistes et socio-démocrates pour faire barrage à l'extrême droite.


Samedi soir, le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) a affirmé son
"intention de gouverner ce pays"
, une ligne rouge notamment chez les socialistes.

"Jean-Luc Mélenchon (...), s'il veut rendre service au Nouveau Front populaire, il faut qu'il se mette de côté, qu'il se taise"
, a grincé dimanche l'ancien président socialiste François Hollande, lui-même candidat. 

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