Le parti d'opposition Inkatha Freedom Party a lancé dimanche de manière spectaculaire sa campagne en vue des élections générales du 29 mai en Afrique du Sud, en rassemblant une foule immense de partisans dans un stade de Durban, au cœur du pays zoulou, sa base électorale.
C'est la première fois que le parti nationaliste, arrivé 4ème aux dernières élections générales en 2019, participe à une élection nationale depuis la mort en septembre à 95 ans de son président fondateur Mangosuthu Buthelezi, qui a dirigé le mouvement d'une main de fer pendant plus de 40 ans. Et il doit faire face à de nouveaux défis dans la province du KwaZulu-Natal, la plus peuplée du pays et fief historique de l'ANC, au pouvoir sans interruption depuis 1994.
L'heure était donc à la mobilisation générale dimanche avec un stade Moses Mabhida plein à craquer pour entendre le chef du parti, Velenkosini Hlabisa, dévoiler le manifeste de l'IFP. Cette impressionnante démonstration de force pourrait d'ailleurs constituer le point culminant de la campagne du parti.
"Au bord de l'effondrement"
Plusieurs partis d'opposition sont tentés de former une alliance pour détrôner l'ANC s'il tombe en dessous de 50% au niveau national, et un IFP même en perte de vitesse pourrait s'avérer influent dans les tractations post-électorales.
L'enjeu est de taille car, trois décennies après l'avènement de la démocratie et la fin de l'apartheid, l'ANC pourrait perdre sa majorité pour la première fois.
Le parti de l’icône Nelson Mandela est depuis des années éclaboussé par les scandales de corruption et voit son hégémonie de plus en plus contestée, dans un contexte de chômage endémique et d'inégalités toujours plus grandes.
Pendant que le chef de l'IFP lançait sa campagne, le président Cyril Ramaphosa, qui avait attiré lui aussi une foule impressionnante au stade de Durban en début de mois, faisait campagne à Johannesburg et dans ses environs, dans le Gauteng.
Les quelque 27,5 millions de Sud-Africains inscrits sur les listes électorales doivent voter le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.