L'Union européenne se mobilise contre la déforestation en adoptant une législation visant à interdire les importations de produits issus de terres déboisées après décembre 2020. Cette initiative vise à responsabiliser les entreprises importatrices en matière de traçabilité des produits et à imposer des contrôles annuels sur les importations en provenance de pays considérés "à haut risque" de déforestation. Des sanctions dissuasives seront appliquées en cas de non-respect, tandis que des efforts sont déployés pour soutenir les petits cultivateurs et préserver les droits des peuples autochtones.
Déguster du chocolat ou du café en Europe avec l'assurance de ne pas contribuer à la disparition de forêts au bout du monde: un texte de l'UE visant à interdire les importations de produits issus de la déforestation s'appliquera fin décembre.
Le commissaire européen à l'Environnement, Virginijus Sinkevicius, est rentré samedi d'un voyage au Paraguay, en Bolivie et en Équateur destiné à désamorcer les inquiétudes, à l'heure où s'accélèrent les préparatifs.
Voici les points-clés de cette législation inédite, formellement approuvée mi-2023 après l'accord conclu fin 2022 entre États de l'UE et eurodéputés :
Produits concernés
Géolocalisation
Et l'UE a initié depuis plusieurs années un dialogue avec la Côte d'Ivoire et le Ghana, premiers producteurs mondiaux de cacao, pour fixer avec eux des critères de production durables.
Contrôles, pays à "risque"
Sanctions
Les sanctions en cas de non-respect seront "proportionnées et dissuasives", et devront représenter au moins 4% du chiffre d'affaires annuel total dans l'UE du fournisseur ou de l'opérateur défaillant, qui pourra en outre être exclu des marchés publics.
Savanes et finance, les grands oubliés
Outre le déboisement, la "déforestation" concernera aussi la conversion des forêts primaires ou écosystèmes forestiers naturels en forêts de plantation. En revanche, la définition retenue de "forêts" (arbres hauts de plus de 5 mètres) exclut d'autres écosystèmes boisés menacés -- en particulier la savane du Cerrado (Brésil/Paraguay/Bolivie), d'où provient une partie du soja importé. Selon le WWF, le Cerrado pourrait perdre d'ici 2027 une surface équivalente à la République tchèque.