Crise avec le Venezuela: "Le bon sens prevaudra", dit le président du Guyana

13:4119/11/2023, dimanche
MAJ: 19/11/2023, dimanche
AFP
Crédit photo: DAMIEN MEYER / AFP
Crédit photo: DAMIEN MEYER / AFP

Le président du Guyana Irfaan Ali a affirmé samedi "croire que le bon sens prévaudra" avec le Venezuela sur l'Essequibo, région riche en pétrole que les deux pays se disputent, tout en précisant que le pays était prêt à toutes les éventualités.

"Je crois que le bon sens prévaudra, je crois que la paix de cette région doit être importante aussi pour le Venezuela. Mais nous ne tenons rien pour acquis et nous mettons toutes les mesures en place"
, a affirmé M. Ali lors d'une conférence de presse à Georgetown.

"Nous pensons que le Venezuela n'agira pas de manière inconsidérée. Toutefois, s'il le fait, nous avons déjà, comme je l'ai dit précédemment, contacté nos partenaires stratégiques"
, a-t-il indiqué, en réponse à une éventuelle action militaire vénézuélienne.

Le chef d'état-major et le commandement supérieur sont en contact permanent avec des partenaires dans toute la région et, bien sûr, en dehors de la région.

Il n'a pas cité nommément son allié, les Etats-Unis, mais a assuré discuter
"avec des partenaires dont beaucoup sont membres du Conseil de sécurité (des Nations unies)"
.

"Mais je ne voudrais pas préciser quel partenaire (...) ce que je peux vous dire, c'est que je suis certain que nos partenaires seront à nos côtés si le Venezuela se mettait à agir de manière imprudente".

Le président a aussi dit qu'il était
"prêt en bon voisin à discuter"
avec le président vénézuélien Nicolas Maduro soulignant toutefois que la Cour internationale de Justice (CIJ) était le
"lieu de règlement de la controverse".

L'Essequibo est un territoire de 160.000 km2, sous administration du Guyana (125.000 habitants des 800.000 Guyaniens en 2012) et où l'on parle anglais. Il recèle des gisements pétroliers, minéraux et de riches bassins hydrographiques.

La vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, qui s'était rendue à la Haye à la CIJ en début de semaine, a réagi peu après:
"L'employé belliqueux d'ExxonMobil, Dr Irfaan Ali, a parlé pour menacer le Venezuela. Le président Maduro a été très clair: Ne provoquez pas le Venezuela! Nous n'avons pas peur de vos maitres impérialistes de qui vous avez hérité l'arrogance grossière".

Les Vénézuéliens accusent régulièrement le Guyana d’être
"aux ordres"
d'ExxonMobil, plus gros opérateur pétrolier au Guyana.

Caracas organise le 3 décembre un référendum consultatif sur l'Essequibo. Le référendum demande notamment aux Vénézuéliens s'ils sont d'accord pour ne pas reconnaître la compétence de la CIJ, plus haute instance judiciaire de l'ONU, et pour intégrer le territoire au Venezuela avec "octroi de la citoyenneté vénézuélienne" à ses habitants.


Une répétition générale du scrutin a lieu dimanche alors que les autorités organisent des manifestations depuis plusieurs jours appelant les Vénézuéliens à voter et à
"défendre l'Essequibo".

Le Guyana a saisi la CIJ sur le référendum, estimant que les questions posées sont des
"violations de la loi internationale".

La tension entre les deux pays est montée en août quand le Guyana a lancé des appels d'offres pour des blocs pétroliers dans la zone.


Les deux pays ont depuis multiplié les déclarations musclées.

La revendication vénézuélienne est d'autant plus brûlante qu'une importante découverte de pétrole a eu lieu en octobre dans la région, ajoutant aux réserves du Guyana au moins 10 milliards de barils.


Georgetown estime que la frontière actuelle entre les deux pays a été fixée en 1899 par une cour d'arbitrage alors que le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo devrait être la frontière naturelle, comme c'était le cas en 1777.


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