Couvre-feu et interdiction de manifester en Martinique après des violences

12:2811/10/2024, vendredi
AFP
Une voiture en flammes obstrue un pont à Fort-de-France, en Martinique, île française des Caraïbes, le 26 novembre 2021.
Crédit Photo : LOIC VENANCE / AFP / Archive
Une voiture en flammes obstrue un pont à Fort-de-France, en Martinique, île française des Caraïbes, le 26 novembre 2021.

Les autorités de la Martinique ont instauré un couvre-feu et décrété l'interdiction des manifestations jusqu'à lundi, après une vague de pillages, incendies et violences qui ont fait 26 blessés chez les policiers et gendarmes dans cette île française des Antilles.

Les autorités de la Martinique ont instauré un couvre-feu et décrété l'interdiction des manifestations jusqu'à lundi, après une vague de pillages, incendies et violences qui ont fait 26 blessés chez les policiers et gendarmes dans cette île française des Antilles.


Depuis septembre, la Martinique connaît un mouvement contre la vie chère, motif de protestations récurrentes dans les Antilles françaises, qui a dégénéré avec des violences urbaines, plongeant l'île dans le chaos depuis la nuit de mercredi à jeudi.

Un homme a été tué par balle dans des circonstances encore indéterminées. Selon la préfecture de Martinique, il a été retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d'un centre commercial et est décédé à l'hôpital.


Jeudi après-midi, plus d'une cinquantaine de personnes ont envahi la piste de l'aéroport international Aimé Césaire à Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique, a indiqué une source policière à l'AFP.

"Des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux cet après-midi, selon lesquelles 300 ou 350 CRS devaient arriver en Martinique par avion. Cette information totalement fausse est à l'origine de regroupements et de l'envahissement de la piste de l'aéroport",
a déploré la préfecture de Martinique sur le réseau social X.

Avions déroutés


En fin de journée, trois vols avec
"à leurs bords 1.117 passagers"
ont été déroutés vers la Guadeloupe, archipel français situé à quelque 200 km au nord de la Martinique, à la suite de la fermeture de l'aéroport, a fait état la préfecture de Guadeloupe.

La situation s'était calmée ces dernières semaines mais des incidents avaient éclaté lundi entre les policiers et des militants qui menaient une action de blocage au Lamentin, près de Fort-de-France. 


Depuis, des violences urbaines sont à nouveau recensées chaque nuit. Conséquence, le préfet de l'île, Jean-Christophe Bouvier, a signé jeudi deux arrêtés concernant
"l'ensemble du territoire de la Martinique". 

Le premier instaure un couvre-feu de 21H00 à 05H00, le second a interdit les rassemblements et les manifestations à partir de 18H00. Les deux arrêtés courent jusqu'à lundi.


Douze gendarmes ont été blessés dans la nuit de mercredi à jeudi
"dont un par balle"
, a indiqué à l'AFP cette source préfectorale. Une source policière fait elle état de 14 policiers légèrement blessés et de six interpellations.

Pas moins de 400 véhicules ont été brûlés, selon la même source, un immense parking abritant les voitures neuves importées en Martinique étant notamment parti en fumée.


Ecoles fermées


Le ministre français des Outre-mer, François-Noël Buffet, a condamné dans un communiqué les violences de la nuit et appelé
"à la responsabilité et à l'apaisement".

"Il exhorte les citoyens à éviter toute escalade de violence et à privilégier le dialogue",
ajoute le communiqué alors qu'une cinquième table ronde contre la vie chère a débuté jeudi matin dans les locaux de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM).

Bâtiment de la police municipale incendié dans un quartier populaire de Fort-de-France, carcasses de voitures calcinées bloquant les ronds-points, entrepôts partis en fumée.


Les établissements scolaires resteront par ailleurs fermés pour le deuxième jour consécutif vendredi, a indiqué le rectorat de Martinique.


Le CHU de la Martinique a déclenché un plan spécifique de crise au cours duquel des
"déprogrammations d'actes opératoires ou de consultations sont organisées".

Le mouvement contre la vie chère a été lancé début septembre par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif citoyen, qui exige un alignement sur l'Hexagone des prix des produits alimentaires qui sont 40% plus chers en Martinique.


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