Conflit dans l'est de la RDC: MSF appelle à la protection des civils

15:2924/05/2024, vendredi
AFP
Des habitants de Bambo, dans le territoire de Rutshuru, à 60 kilomètres au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, fuient lors de l'attaque de la ville par le M23, le 26 octobre 2023.
Crédit Photo : ALEXIS HUGUET / AFP (Archive)
Des habitants de Bambo, dans le territoire de Rutshuru, à 60 kilomètres au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, fuient lors de l'attaque de la ville par le M23, le 26 octobre 2023.

Médecins sans Frontières (MSF) a appelé vendredi à la protection des centaines de milliers de civils "pris en étau" par les combats dans l'est de la République démocratique du Congo entre la rébellion du M23 et les forces gouvernementales.

"Les camps de déplacés doivent être respectés par toutes les parties au conflit et les combats doivent cesser à proximité",
insiste dans un texte diffusé par l'ONG humanitaire Marie Brun, coordinatrice d'urgence pour MSF à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.

Dans les camps autour de Goma,
"les tirs d'artillerie lourde entre belligérants ont causé la mort de 23 personnes et fait 52 blessés depuis février 2024",
s'alarme-t-elle. Dans la seule matinée du 3 mai, des bombardements ayant touché plusieurs sites de déplacés ont fait selon l'ONU 18 morts, en majorité des femmes et des enfants, et 32 blessés, précise-t-elle.

Depuis le début de l'année, MSF dit avoir recensé 24 incidents ayant impliqué
"des tirs d'obus à l'intérieur ou autour des camps"
où travaille l'ONG.

Marie Brun rappelle que ces dernières semaines, Goma
"s'est peu à peu retrouvée encerclée par plusieurs lignes de front, avec entre 600.000 et un million de personnes déplacées et deux millions d'habitants entassés sur un territoire restreint".

"La concentration de porteurs d'armes à l'intérieur et autour des camps densément peuplés et le rapprochement des positions militaires à proximité immédiate des personnes déplacées a entraîné une augmentation généralisée du niveau de violences",
dit-elle.

Les civils, déplore Marie Brun,
"sont pris en étau entre les différents groupes armés, blessés ou tués dans des tirs croisés, victimes de la criminalité et plus particulièrement de violences sexuelles".
Ils sont
"dans l'insécurité la plus totale et n'ont plus aucune échappatoire".

Depuis fin 2021, le M23 ("Mouvement du 23 mars") a conquis avec l'appui d'unités de l'armée rwandaise de larges pans de territoire du Nord-Kivu, où il affronte l'armée congolaise appuyée notamment par des groupes armés dits
"patriotes" ("wazalendo" en swahili).

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