La France, qui a longtemps été un acteur dans la lutte contre le terrorisme et le développement au Sahel, se retrouve désormais en retrait en raison d’une nouvelle réorientation de la politique extérieure des pays sahéliens.
Depuis l'arrivée des militaires au pouvoir dans plusieurs pays sahéliens, notamment au Mali en août 2020, puis au Burkina Faso en janvier 2022, et récemment au Niger en juillet 2023, la France a subi un déclin significatif de son influence dans la région.
La première rupture notable est intervenue en 2022, lorsque les forces de l'opération Barkhane ont quitté le Mali après une présence de près de dix ans. Malgré les efforts déployés et les ressources mobilisées, cette opération n'a pas réussi à atteindre ses objectifs initiaux, à savoir l'éradication des groupes terroristes sévissant dans la région.
Au Niger, c’est presque le même schéma qui a été remarqué avec l’arrivée de nouvelles autorités suite au coup d’État du 26 juillet 2023.
En réponse à l’hostilité notoire de Paris qui soutenait l’intervention armée évoquée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) pour rétablir l’ancien président, Mohamed Bazoum dans ses fonctions, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie dirigée par le général Abdourahamane Tiani a dénoncé les accords militaires avec la France, entraînant le départ des forces françaises du Sahel de ce pays.
Le jeune officier, qui a fait de la lutte contre le terrorisme sa priorité, n’a pas hésité à remettre en cause les accords militaires avec Paris.
Outre la dimension militaire, la perte d'influence de la France s'est également manifestée sur le plan économique.
Les nouvelles autorités sahéliennes ont entrepris de réviser les accords économiques jugés déséquilibrés en faveur de la France. Ces changements reflètent la volonté des gouvernements locaux de placer les intérêts de leur peuple au centre de leurs priorités.
Face à la défaillance des partenariats traditionnels, les pays sahéliens ont cherché des alternatives.
L'acquisition de drones turcs par le Mali, le Burkina Faso et le Niger marque un tournant dans la lutte contre les groupes terroristes. Cette nouvelle approche témoigne d'une volonté de s'affranchir des dépendances traditionnelles et de rechercher des partenariats plus efficaces et équilibrés.