Burundi: condamnation à perpétuité confirmée en appel d'un ex-Premier ministre

12:5928/06/2024, Cuma
MAJ: 28/06/2024, Cuma
AFP
L'ancien Premier ministre du Burundi, le général Alain-Guillaume Bunyoni.
Crédit Photo : STRINGER / AFP
L'ancien Premier ministre du Burundi, le général Alain-Guillaume Bunyoni.

La Cour Suprême du Burundi a confirmé jeudi en appel la condamnation à la prison à perpétuité de l'ancien tout-puissant Premier ministre, le général Alain-Guillaume Bunyoni, a affirmé une source judiciaire.

En première instance en décembre 2023, M. Bunyoni avait été jugé coupable d'avoir voulu renverser le gouvernement et d'avoir menacé la vie du président Evariste Ndayishimiye, ainsi que d'enrichissement illégal et de déstabilisation de l'économie.


"Emmanuel Gateretse, le président de la Cour Suprême qui a présidé en personne la séance, a confirmé l'arrêt du premier juge pour le général Bunyoni et a ajouté une amende de 22,7 milliards de francs burundais (environ 7,3 millions d'euros) ainsi que la confiscation immédiate de ses biens non déclarés, sans donner plus de précisions sur leur nature"
, a déclaré une source judiciaire qui a requis l'anonymat.

L'ancien Premier ministre peut encore se pourvoir en cassation, a affirmé un juriste, qui a également requis l'anonymat.

Lors de son procès en appel, fin mai, le général Bunyoni avait de nouveau plaidé non coupable de tous les chefs d'accusation et demandé à être
"acquitté purement et simplement"
. Devenu Premier ministre en juin 2020, Alain-Guillaume Bunyoni avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président a dénoncé des velléités de
"coup d'Etat"
.

M. Bunyoni, considéré comme le véritable numéro deux du régime et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir, avait ensuite été arrêté en avril 2023.

Le président Evariste Ndayishimiye a succédé en juin 2020 à Pierre Nkurunziza, décédé après avoir dirigé d'une main de fer le Burundi durant 15 ans.


Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis son arrivée au pouvoir, une commission d'enquête de l'ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l'Homme restait
"désastreuse"
au Burundi.

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