La Radiodiffusion Télévision du Burkina Faso (RTB) a diffusé dimanche soir, au cours de son journal télévisé, ce qu'elle a présenté comme les premiers éléments de preuve de la "tentative de déstabilisation" annoncée la semaine dernière par les autorités.
Il s'agit d'une vidéo montrant les aveux du commandant Ahmad Kinda, ancien chef des Forces spéciales burkinabè. Accompagné de deux autres personnes sur la vidéo, l'ancien patron des Forces spéciales burkinabè a reconnu qu'il était à la tête d'une opération contre les autorités actuelles du Burkina Faso. Il a avoué:
Pour ce projet, nous avons fait appel à des mercenaires à travers Barry Abdoulaye (journaliste), ce sont des Centrafricains. J'ai demandé le volume d'une compagnie, notamment 150 personnes plus des AK-47. En armement collectif, j'ai demandé 10 PKM, 10 RPG-7, 4 mortiers.
Kinda a fait savoir que lors de l'opération, deux de ses éléments ont été interpellés par la police au Niger, compliquant ainsi la suite de la mission. Il dit avoir fait le point au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition burkinabè en exil au Togo, ainsi qu'au journaliste Abdoulaye Barry et à un colonel dénommé Ouoba.
Le ministre de la Sécurité avait nommément cité le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ancien président de la Transition du Burkina Faso, Djibril Ipènè Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso sous Blaise Compaoré, Newton Ahmed Barry, ancien président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), Alpha Barry, ancien ministre des Affaires étrangères sous Roch Marc Christian Kaboré, ainsi que des hommes politiques, des leaders de la société civile, des militaires et anciens militaires.
Lui-même a été renversé par un coup d'État le 30 septembre de la même année, permettant à Ibrahim Traoré de prendre le pouvoir et d'annoncer une période transitoire, dont la durée a été prolongée de 5 ans à compter du 2 juillet 2024.