"Je suis heureuse d'annoncer que nous avons trouvé le panneau de porte"
, a déclaré lors d'une conférence de presse Jennifer Homendy, présidente de l'agence américaine chargée de la sécurité des transports, le National Transportation Safety Board (NTSB) qui a dépêché une équipe pour enquêter sur les raisons de l'incident.
Un enseignant a récupéré le panneau, tombé dans son jardin de la ville de Portland (Oregon, nord-ouest).
"Nous allons aller le chercher et commencer à l'analyser"
, a indiqué la cheffe du NTSB.
Vendredi vers 18H30 (02H30 GMT samedi), peu après le décollage d'un vol Alaska Airlines depuis l'aéroport international de Portland, une porte s'est ouverte et détachée du fuselage en plein vol, selon le NTSB.
Il s'agit d'une porte condamnée et masquée par une cloison qui ne laisse apparaître qu'un hublot, a précisé le NTSB, une configuration proposée par Boeing aux clients qui le demandent. Ces modèles ont
"la porte du milieu bouchée"
, selon la directive de l'agence de l'aviation américaine (FAA) publiée sur son site.
L'appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d'équipage, était alors à près de 5.000 m d'altitude. L'avion est rapidement retourné à Portland et l'incident a fait quelques blessés légers.
Un passager du vol, Kyle Rinker, a témoigné sur une chaîne de télévision américaine:
C'était vraiment brutal. À peine en altitude, la façade du hublot s'est détachée.
Selon la NTSB, personne n'était assis aux deux places à côté de la cloison qui s'est envolée.
Mais selon des passagers cités par un quotidien de l'ouest américain, un adolescent assis dans la rangée a eu sa chemise arrachée par la décompression, lui occasionnant des blessures légères.
Après ce dysfonctionnement très rare, la FAA a
"exigé des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu'ils ne puissent reprendre le vol"
, ce qui concerne 171 avions dans le monde, a-t-elle précisé sur X.
En conséquence, les compagnies aériennes et les organismes de sécurité du monde entier ont immobilisé certains Boeing 737 MAX 9 dans l'attente d'inspections, et des dizaines de vols ont été annulés.
Ainsi, United Airlines, qui possède la flotte de 737-9 la plus importante au monde, a annoncé à l'AFP laisser au sol 46 appareils, 33 ayant déjà été examinés.
Alaska Airlines a précisé samedi sur X qu'après avoir inspecté
de sa flotte de 65 appareils 737 MAX-9, elle n'avait trouvé aucun
Les compagnies Aeromexico, Copa Airlines - qui exploite 21 de ces appareils - et Turkish Airlines - qui en détient 5 - ont elles aussi annoncé avoir cloué leurs avions au sol pour vérifications.
En revanche, l'agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a indiqué qu'aucun opérateur en Europe n'utilisait le 737 MAX 9 avec les options techniques concernées.
Dans la foulée de ces annonces, l'action Boeing était partie pour chuter à la Bourse de New York lundi.
Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de Wall Street, qui donnent une indication de la tendance pour la séance, le titre reculait de 8,3% à 228,34 dollars à 5H25 GMT. Il avait clôturé vendredi en hausse de 1,66% à 249 dollars.
"Nous avons beaucoup, beaucoup de chance que cela ne se soit pas terminé de façon plus tragique"
, a déclaré à la presse la présidente de la NTSB, tandis que le secrétaire américain aux Transports Pete Buttigieg, parlait d'un
sur X.
Une réunion sur la sécurité a été convoquée pour mardi par le directeur général de Boeing, dans l'usine du constructeur située dans l'État de Washington (nord-ouest).
L'incident marque un nouvel épisode d'une série noire pour le 737 MAX, avion-vedette de Boeing, qui a connu une série de problèmes techniques et deux crashes: ces derniers ont fait 346 morts en octobre 2018 et mars 2019, entraînant l'immobilisation au sol du 737 MAX durant 20 mois et l'imposition de changements dans le système de contrôle en vol.
Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l'appareil.
Fin décembre, le constructeur avait livré plus de 1.370 exemplaires du 737 MAX et son carnet de commandes dépassait les 4.000 unités.