France: l'ancien chef du renseignement intérieur face à la justice pour "trafic d'influence"

17:3613/11/2024, Wednesday
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L'ancien directeur de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini.
Crédit Photo : FRANCOIS GUILLOT / AFP
L'ancien directeur de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini.

Bernard Squarcini, ancien directeur de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), comparait à partir de ce mercredi au tribunal judiciaire de Paris pour des accusations de "trafic d'influence passif" et de "compromission du secret de la défense nationale".

Bernard Squarcini, ancien directeur de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), comparait à partir de ce mercredi au tribunal judiciaire de Paris pour des accusations de
"trafic d'influence passif"
et de
"compromission du secret de la défense nationale".

D'après Le Monde, qui révèle les détails de cette affaire, neuf autres prévenus se retrouvent également sur le banc des accusés dans ce dossier mêlant espionnage et luxe.


L'ancien haut fonctionnaire, surnommé "Le Squale", est soupçonné d'avoir utilisé sa position à la tête du renseignement intérieur entre 2008 et 2012 pour rendre des services au groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault.

Parmi les accusations portées contre lui figure la mobilisation de ses équipes pour identifier un maître-chanteur ciblant ce dernier. Après avoir quitté la DCRI, Squarcini aurait continué à faire appel à son réseau pour fournir des informations confidentielles à des entreprises privées, dont LVMH, en échange de rémunérations.


Un vaste réseau mis en cause


Toujours selon Le Monde, les coaccusés incluent d'anciens fonctionnaires de police et un préfet, accusés d'avoir relayé ou exécuté des demandes formulées par Bernard Squarcini.


Parmi les dossiers sensibles figure une plainte déposée par Hermès contre LVMH pour
"délit d'initié"
et
"manipulation de cours"
, qui aurait motivé des manœuvres d'espionnage orchestrées en sous-main.

Le procès met également en lumière des accusations d'espionnage visant le député François Ruffin et son journal "Fakir". À l'époque, Ruffin préparait le documentaire "Merci patron !", critique envers LVMH.


Les enquêteurs soupçonnent que certains des prévenus aient infiltré Fakir pour déjouer une action militante prévue lors d'une assemblée générale du groupe en 2013. Cette opération aurait coûté plus de 400 000 euros au groupe, note le quotidien.

LVMH absent du procès


Alors que Bernard Squarcini doit répondre de onze chefs d'accusation, l'entreprise LVMH n'est pas sur le banc des accusés. Le Monde rappelle que le groupe a signé, en 2021, une convention judiciaire d'intérêt public. Moyennant une amende de 10 millions d'euros, il a ainsi échappé à des poursuites pénales.


Bernard Arnault, PDG de LVMH, a été entendu comme témoin en 2019, mais aucun élément n'a permis de prouver son implication directe.

François Ruffin, partie civile dans l'affaire, souhaite néanmoins que Bernard Arnault témoigne durant le procès. Il a demandé qu'il soit cité à comparaître les 20 et 21 novembre, afin d'apporter des éclaircissements sur les missions attribuées à Bernard Squarcini.


Ce procès, dont les audiences s'étendront jusqu'au 29 novembre, met en lumière les relations troubles entre les sphères du pouvoir, de l'intelligence économique et des grandes entreprises. Comme le souligne Le Monde, l'absence des commanditaires dans cette procédure illustre les limites de la justice dans les affaires impliquant des acteurs économiques de premier plan.


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