Une immense foule a envahi mercredi les rues de Dacca, capitale du Bangladesh, pour manifester sa colère face à la hausse du coût de la vie, exigeant la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et la tenue d'élections.
Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et d'autres alliés de l'opposition ont organisé des rassemblements à Dacca et dans neuf autres villes.
Selon la police, 50.000 manifestants sont venus écouter M. Abbas, libéré de prison lundi, un mois après une importante répression des militants de l'opposition.
Mais selon les responsables du BNP, plusieurs centaines de milliers de manifestants ont répondu à leur appel à Dacca, et des milliers d'autres dans des rassemblements similaires dans tout le pays.
Le Bangladesh reste l'une des économies à la croissance la plus rapide d'Asie, mais le conflit en Ukraine a obligé le gouvernement à suspendre les importations de gaz et de diesel.
La hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants dans le sillage de la guerre en Ukraine a contraint le gouvernement de Mme Hasina à imposer l'an dernier de longues coupures d'électricité et à accroître la distribution de nourriture aux plus démunis.
La monnaie bangladaise, le taka, s'est dépréciée de près de 25%, faisant grimper le coût des importations alimentaires et rendant l'existence des plus vulnérables plus difficile encore.
La Ligue Awami, au pouvoir, a organisé une contre-manifestation beaucoup plus modeste à Dacca en soutien à Mme Hasina, conspuant les appels à sa démission.
Les gouvernements occidentaux et l'ONU ont exprimé des inquiétudes relatives au climat politique actuel au Bangladesh où le parti de Mme Hasina domine le parlement.
En décembre 2021, les États-Unis ont imposé des sanctions contre un groupe antiterroriste et anticriminalité d'élite, le Bataillon d'action rapide (RAB), et sept hauts responsables de la sécurité, dont le chef de la police nationale, en raison de violations flagrantes des droits humains.
Le gouvernement de Mme Hasina nie être à l'origine de toute disparition forcée de partisans et de dirigeants de l'opposition, et affirme que plusieurs criminels ont été tués dans des échanges de tirs avec des officiers.