Sur le parking d'un dispensaire du centre du Soudan, les ambulances et autres camionnettes ont disparu. À leur place, des ânes battent le pavé, dernier recours pour les malades du pays en guerre où l'essence est désormais inabordable.
Avec sa charrette en bois, il est désormais roi sur les routes où des checkpoints sont tenus par des hommes en armes, où les stations-service n'ont plus d'essence et où des civils recherchent désespérément un moyen de transport pour échapper à la guerre qui a éclaté en avril dernier entre l'armée du général Abdel Fattah Al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo.
Des millions d'autres, ne pouvant pas payer un moyen de transport, sont bloqués chez eux, confrontés aux pénuries, à la flambée des prix et aux épidémies.
Les FSR, des paramilitaires formés au combat dans la très sanglante guerre du Darfour dans les années 2000, terrorisent la population en se livrant à des pillages et des exactions, selon des témoins.
Extrême pauvreté
Ce qui restait dans les cuves s'est vendu à prix d'or : le litre est passé de un dollar à 20 dollars.
Les éleveurs et vendeurs d'ânes, eux, ont vu leurs ventes exploser.
Après plus de 10 mois de guerre, près des trois quarts des hôpitaux sont hors service, les malades et autres blessés se sentent encore plus abandonnés.