Les chaises en plastique ont été installées en demi-cercle, des heures avant le coup d'envoi. Bonbons et perruque noire, verte et rouge, pour les enfants. Cigarettes pour les hommes. Quatre générations sont réunies dans la terrasse couverte pour encourager les Lions de Canaan.
Parmi les fans, la grand-mère de Musab Al-Battat, 80 ans, les mains ouvertes au ciel pour implorer la victoire.
La rive occidentale du Jourdain, occupée par Israël depuis 1967, est le théâtre de violences sans précédent depuis deux décennies. Dans les localités avoisinantes, aucun drapeau palestinien ne flotte autre que celui fané qui décore les terre-pleins ici ou là. A quelques heures du match, aucune liesse particulière n'animait les rues commerçantes d'Hébron, la grande ville la plus proche.
Au niveau sportif, tout a été plus compliqué encore. Les championnats de Palestine occupée et de la bande de Gaza sont suspendus. L'équipe de Palestine s'est entraînée à l'étranger.
La fierté de voir son fils porter ses couleurs se mêle donc à la colère, explique Khaled Al-Battat, père du capitaine palestinien.
Derrière cet ouvrier en bâtiment qui travaillait en Israël avant que son permis ne soit suspendu du fait de la guerre, on aperçoit les terrains vagues de terre ocre et les ruelles peu passantes du village vallonné où son fils a appris à dribbler.
Rien que le fait de réunir l'équipe, entre joueurs de Cisjordanie et de Gaza, est compliqué, dit-elle. Mais pendant le match, ces difficultés sont mises sur la touche. Et les encouragements fusent.
L'écran se fige quelques secondes. Quand la connexion revient, les images affichent le score final: victoire du Qatar 2-1.
Arriver en 8e est déjà une bonne étape, ce n'est pas la fin du chemin
Cette année, c'est la première fois que la Palestine se qualifiait pour les huitièmes de finale de la coupe d'Asie.
Le parcours de la Palestine était particulièrement suivi alors que le conflit entre Israël et le Hamas continue de faire rage dans la bande de Gaza, et que de nombreux drapeaux palestiniens et supporters arborant des keffiehs étaient visibles en tribunes. Une minute de silence a été observée avant la rencontre.
Mais le Qatar, vainqueur de la compétition en 2019, a rapidement inversé la tendance, par Hassan Al Haydos sur corner (45e+6) puis par Akram Afif sur pénalty (49e).