L'ex-ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian. Crédit photo: JOHN THYS / AFP
L'ex-ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a été nommé jeudi par Emmanuel Macron à la tête de l'agence française de développement d'Al-Ula (Afalula), chargée de coopérer avec les autorités saoudiennes pour le développement touristique et culturel de la vaste zone d'Al-Ula.
Jean-Yves Le Drian, figure importante de la diplomatie française, particulièrement dans le monde arabe, également ancien ministre de la Défense, a été nommé par décret au journal officiel français jeudi. Il succède à l'ancien patron du groupe Engie Gérard Mestrallet, qui a quitté ses fonctions début juillet.
Il est par ailleurs depuis la mi-juin "envoyé spécial"
du chef de l'État français pour le Liban, pays qui a des liens profonds avec la France et plongé dans un grave crise politique et économique.
La France et l'Arabie saoudite ont signé en 2018 un accord de dix ans pour le développement touristique et culturel de la région d'Al-Ula (Nord-Ouest), particulièrement riche en vestiges archéologiques et paysages d'exception.
C'est un des axes du projet "vision 2030"
un immense projet de réformes de l'Arabie saoudite piloté par le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS).
Ryad veut diversifier son économie fondée sur l'énergie fossile et escompte faire du tourisme un pilier de son développement. La région d'Al-Ula, qui dispose déjà d'un aéroport, devrait pouvoir recevoir entre 1,5 et 2,5 millions de visiteurs par an en respectant l'environnement et les normes de développement durable, espère-t-on en Arabie saoudite.
La nomination de Jean-Yves Le Drian souligne les bonnes relations entre Paris et Ryad.
Mi-juin, "MBS", le surnom du jeune (37 ans) dirigeant de facto du riche royaume pétrolier, a effectué sa deuxième visite officielle en France en un an à peine, notamment pour vanter la candidature de Ryad à l'Exposition universelle de 2030, que soutient Paris.
Sa précédente visite, en juillet 2022, avait suscité l'indignation des défenseurs des droits humains et de la gauche française, après l'assassinat en 2018 en Turquie du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, imputé au prince héritier notamment par le renseignement américain, et qui lui vaut une réputation sulfureuse en Occident, mais ne compromet pas vraiment son statut d'acteur difficilement contournable de la scène diplomatique internationale.
Avant son élection à la présidence des États-Unis, Jo Biden avait promis de traiter MBS en
en raison de son implication dans le meurtre de Jamal Khashoggi, mais il lui avait finalement rendu visite en juillet 2022.
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