- 22.11.2024, vendredi
- 23:39
Le président sénégalais et président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall. Crédit Photo: AA
A cause des notations abusives de certaines agences d'évaluation et de la perception du risque d'investissement.
Le président sénégalais et président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall, a déploré jeudi les mécanismes de financement imposés aux pays africains dans le cadre de la réalisation d'infrastructures de développement.
Sall s'exprimait à la cérémonie d'ouverture du 2eme sommet sur le financement des infrastructures en Afrique (Fsd 2) qui se tient à Dakar du 2 au 3 février sur le thème
"Maintenir l'élan vers des infrastructures de classe mondiale en Afrique".
"En Afrique, les infrastructures restent encore sous financées en volume et mal financées en termes de taux d'intérêt et de délais de remboursement"
, a-t-il souligné dans son allocution d'ouverture.
En illustration de son propos, Sall a évoqué le cas des financements Eximbank.
"Dans les financements à l'export, les fameux Eximbank, si les taux apparaissent faibles autour de 2,5 % parfois 3, il faudra rajouter les 10 voire 12 % de taux d'assurance",
a-t-il indiqué, pointant les notations abusives des agences d'évaluation et la perception surévaluée du risque d'investissement en Afrique.
"La problématique du financement restera entière tant que perdurent les règles de la gouvernance économique et financière mondiale actuelle qui entravent l'accès à des pays africains à des ressources conséquentes et à des conditions soutenables"
, a mis en avant Sall.
Pour le président du Rwanda, Paul Kagamé, président par ailleurs du comité d’orientation du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), l'Afrique a fait des pas importants depuis le lancement du programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida) en 2010.
"Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis lors, mais le gap en infrastructures pour l'Afrique demeure encore important. Ce sommet est une opportunité pour résorber pour de bon le cap en infrastructures pour l'Afrique"
, a-t-il souligné.
Revenant sur le Sommet, le président Sall a fait savoir que 20 projets vont être présentés lors des sessions de
"board room"
qui feront suite à la cérémonie.
Des présentations qui serviront de
"cas d'école"
pour aider à la matérialisation des autres projets du plan d'actions prioritaires du Pida.
"61% des 69 projets qui ont été cités dans le film
(présenté lors de la cérémonie)
qui constituaient le second plan d'actions prioritaires du Pida n'ont pas fait l'objet d'étude de faisabilité"
, a relevé le président Sall.
Il a ainsi appelé à une synergie entre les banques multilatérales de développement, les partenaires financiers et techniques et le fonds de préparation des projets du Nepad pour améliorer les études de faisabilité des projets prioritaires.
Le premier sommet sur le financement des infrastructures s'était tenu en 2014 dans la capitale sénégalaise.
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