Des affrontements ont éclaté lundi soir entre l'armée soudanaise et une milice tribale à Port-Soudan (est), ville qui avait jusqu'à présent été épargnée par la guerre qui fait rage depuis cinq mois au Soudan, selon des témoins.
Port-Soudan, qui abrite le seul aéroport encore opérationnel du pays et où l'ONU a établi son centre logistique, avait été jusque-là épargnée par les combats qui ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés.
Depuis fin août, cette ville a notamment servi de nouvelle base au chef de l'armée après que le quartier général de l'armée, à Khartoum, a été assiégé par les FSR.
Depuis Port-Soudan, le général Burhane a effectué six voyages à l'étranger dans le cadre de ce que les analystes considèrent comme un effort diplomatique visant à redorer son blason dans l'éventualité de négociations visant à mettre fin au conflit avec Daglo.
"Tirs d'artillerie"
Sheba Darar, le chef des Beja, a soutenu l'armée au début de la guerre avant de se rebeller contre les représentants du gouvernement qui s'installaient dans l'Est du Soudan. Il n'a toutefois pas annoncé d'alliance avec les paramilitaires qui forment les FSR. D'autres tribus dans l'Est du pays ont de leur côté promis de soutenir l'armée.
Les combats se sont intensifiés à Khartoum depuis samedi, provoquant des incendies dans plusieurs bâtiments clés du centre de la capitale.
Les deux parties se sont mutuellement accusées d'avoir détruit le ministère de la Justice et la tour de la Greater Nile Petroleum Oil Company, un bâtiment conique aux façades de verre situé à Khartoum.
Les belligérants ont été accusés par des militants des droits humains et des organisations internationales de cibler les infrastructures et de ne pas protéger les civils.