Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a réitéré ce dimanche la demande de reconnaissance par l'État français des crimes commis durant la colonisation de l'Algérie (1830-1962).
"Je ne vous demande pas de vous excuser pour ce qu'ont fait vos ancêtres, mais au moins, reconnaissez",
a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé devant le Parlement algérien, s'adressant directement aux dirigeants actuels de la France.
Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie
"n’attend pas de compensations financières de la France, mais une reconnaissance morale pour ce qui s’est passé"
pendant la colonisation, précisant qu’
"environ 5,6 millions d’Algériens ont été tués".
"Ils ont gazé les Algériens, Bugeaud (général français qui a mené la conquête de l'Algérie en 1836) est un génocidaire, que cela plaise ou non. Ils ont enfumé des grottes. Ce n’est pas un génocide ? En mai 1945, il y a eu 45 000 morts, ce n’est pas un génocide ?"
, a martelé le chef de l'État algérien, évoquant les tensions récentes entre Alger et Paris, exacerbées par l’arrestation de l’écrivain algérien naturalisé français, Boualem Sansal.
S’adressant aux responsables français, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur le fait que son pays
"n’exige pas des excuses, mais une reconnaissance de la période coloniale".
Il a vivement critiqué ceux qui, en France, évoquent les "bienfaits" de la colonisation:
"À l’indépendance, 90 % du peuple algérien était analphabète. Ils parlent de civilisation alors qu’ils se vantent d’avoir pris des crânes (des crânes de résistants algériens sont conservés au Musée de l’Homme à Paris, ndlr) comme des butins de guerre."
Selon lui,
"ce qui s’est passé en Algérie pendant la colonisation, ce ne sont pas des légendes. L'Algérie n’était pas des marécages, elle livrait du blé à Rome",
a-t-il ajouté, affirmant qu’il ne sacrifierait pas la mémoire pour être qualifié de
"démocrate".
"Je ne suis pas démocrate et je continuerai à vous réclamer des comptes",
a-t-il lancé, rappelant également les essais nucléaires français dans le Sahara algérien.
"Vous êtes devenus une puissance nucléaire et vous nous avez laissé des maladies. Venez nettoyer, nous n’avons que faire de votre argent. Je ne laisserai pas tomber la mémoire, je ne demande rien, ni euro ni dollar, mais la dignité de nos ancêtres et de nos citoyens",
a-t-il ajouté.
Il a également appelé les responsables français à transmettre cette histoire aux jeunes générations.
"Laissons nos jeunes se connaître et mettons-nous autour d’une table. Je serai reconnaissant le jour où une statue géante de l’Émir Abdelkader trônera dans la capitale française",
a-t-il conclu.
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